Dans une démonstration d’anticipation et de préparation à « African Lion », le plus grand exercice multinational sur le continent africain, l’Algérie a récemment orchestré des manœuvres militaires à balles réelles près de la frontière marocaine. Ces manœuvres ont notamment eu lieu dans la troisième région militaire, un secteur opérationnel au sud connu pour ses bases à Béchar et Tindouf.
Proches de la frontière orientale marocaine, ces bases sont le théâtre de ces exercices qui précèdent de quelques jours le lancement des manœuvres « African Lion ». Les médias algériens ont couvert les exercices de l’Armée Nationale Populaire (ANP), qui ont inclus l’unité de la 40e division d’infanterie mécanisée et diverses autres unités militaires. Elles ont fait usage d’armes à courte et moyenne portée, avec l’utilisation de balles réelles.
Le ministère algérien de la Défense a aussi diffusé un exercice mené à Tindouf, qui a engagé « les unités organiques de la 9e brigade blindée appuyées par les forces terrestres et aériennes, et les hélicoptères d’appui-feu ». Suite à ces manœuvres, l’ANP a déclaré que l’exercice avait été un succès et a démontré la préparation de ses unités pour les missions de combat. Ces manœuvres algériennes surviennent avant le début de l’African Lion et l’acquisition par le Maroc d’armes américaines que plusieurs rapports ont qualifiées de « fatales ».
Le Maroc, selon un porte-parole, a toujours cherché la paix et n’a jamais dirigé de menaces militaires vers ses voisins, comme le démontre l’opération Guergarate qui s’est déroulée sans faire de victimes et avec un haut niveau de professionnalisme. Cependant, ces manœuvres sont perçues comme une menace directe pour la sécurité du Maroc, selon Mohamed Agdid, expert militaire et stratégique. Il a affirmé que « l’idéologie guerrière adoptée par le régime militaire en Algérie est accueillie avec une grande froideur au Maroc. Rabat a une stratégie unifiée qui s’inscrit dans une démarche de développement, s’éloignant le plus possible des conflits et des escarmouches militaires, mais se réserve toujours le droit de réagir en cas de menace réelle ».
Agdid a également suggéré que ces manœuvres pourraient être une réponse à la tenue imminente des exercices d' »African Lion », soulignant que ces exercices ne peuvent être comparés à ceux de l’Algérie, l' »African Lion » présentant des niveaux de coordination plus élevés et servant les peuples africains et le monde, notamment face à la menace nucléaire.