Au Maroc, le maquillage est devenu bien plus qu’un simple geste de beauté : c’est un marqueur de style, de modernité et parfois même d’affirmation de soi. Entre influences occidentales, tendances orientales et traditions en voie de disparition, les Marocaines composent au quotidien leur propre identité esthétique.
Longtemps, le maquillage dit « traditionnel » – khôl, henné, fards discrets – a dominé, surtout dans les milieux ruraux et les régions éloignées. Aujourd’hui, il ne subsiste quasiment plus que dans ce « Maroc profond », lors des fêtes familiales ou des cérémonies. Dans les grandes villes, le débat n’oppose plus vraiment occidental et oriental : les Marocaines piochent dans les deux univers, les mélangent, les adaptent à leur teint, à leur mode de vie et aux codes sociaux.
Le marché des produits de maquillage ne s’y trompe pas : il reste l’un des plus dynamiques. Rayons débordants dans les grandes surfaces, parfumeries spécialisées, boutiques en ligne, réseaux sociaux… L’offre est richement diversifiée, avec des marques internationales haut de gamme ciblant une clientèle aisée, et à l’autre extrémité, des produits bon marché, très populaires, qui répondent aux petites bourses. À cela s’ajoutent désormais des gammes « naturelles » et bio, très prisées par une clientèle soucieuse de santé et d’image.
Phénomène marquant : l’entrée de plus en plus précoce des adolescentes dans l’univers du maquillage. Avec la bénédiction des parents, tant que le rendu reste discret et « convenable », elles se familiarisent très tôt avec fonds de teint légers, gloss, mascara et palettes d’ombres. Porté par ces nouvelles générations et par l’influence massive des réseaux sociaux, le marché explose et s’élargit sans cesse à de nouveaux goûts, de nouvelles textures et de nouvelles techniques.
Dans leur grande majorité, les Marocaines se maquillent avec soin, en recherchant une harmonie entre le visage, la tenue vestimentaire et la coiffure. Le maquillage devient alors un prolongement du style, ajusté selon les circonstances : sobre au travail, plus affirmé en soirée, plus sophistiqué pour les grandes occasions. Seule constante : une attention réelle aux détails. Reste une minorité issue de milieux très conservateurs qui, par choix religieux ou culturel, ont banni le maquillage depuis toujours.
En définitive, le maquillage « à la marocaine » a encore un long avenir devant lui. Jeunes et moins jeunes y sont profondément attachées, comme toutes les femmes du monde, mais avec cette touche propre au Maroc : un subtil équilibre entre tradition, modernité et quête permanente d’élégance.
Par Salma Semmar










Contactez Nous