Le marché marocain de la location de voitures retrouve enfin des couleurs après plusieurs années marquées par les crises successives. L’embellie est palpable : la reprise touristique, accompagnée d’un regain de la demande nationale, injecte une dynamique nouvelle dans un secteur longtemps fragilisé. « 2025 est une bonne année », se félicite Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs automobiles sans chauffeur (FLASCAM), pour qui cette relance est le résultat direct du retour massif des visiteurs étrangers dans les principales destinations du Royaume.
Cette reprise bénéficie également de l’intérêt renouvelé des clients marocains, qui participent à soutenir un marché redevenu attractif. Toutefois, derrière cette effervescence positive, les professionnels font face à un cadre réglementaire jugé inadapté. Le nouveau cahier des charges, censé assainir le secteur, suscite de vives inquiétudes. « Il n’a pas produit les effets attendus et freine même l’ouverture de nouvelles agences », déplore Dbilij. Le président pointe du doigt certains loueurs qui, pour contourner leurs engagements financiers et fiscaux, optent pour des déclarations de cessation de paiement avant de relancer une activité sous un autre nom. Une pratique qui fragilise l’ensemble du marché, où seulement 2 % des opérateurs restent véritablement actifs.
La FLASCAM appelle donc à une réforme profonde, révisant le cadre légal et réglementaire pour accompagner la restructuration du secteur. Le ministère de tutelle se montre à l’écoute, mais les attentes restent fortes, en particulier pour protéger les petites agences qui peinent à exister dans un écosystème déséquilibré.
Sur le volet de la transition énergétique, les évolutions sont plus encourageantes. De plus en plus de flottes intègrent des véhicules hybrides ou électriques, et plusieurs agences ont déjà installé des bornes de recharge. Un mouvement que la fédération souhaite accélérer grâce à des incitations fiscales et réglementaires dédiées. Toutefois, l’attachement culturel des particuliers à la possession de véhicules freine pour l’instant un véritable basculement vers la location longue durée.
Avec un rôle stratégique dans l’économie automobile – représentant jusqu’à 30 % des ventes de véhicules, et même 64 % chez certaines marques – les loueurs ambitionnent de porter ce chiffre à 55 % d’ici fin 2025. L’arrivée massive des marques chinoises représente également un tournant majeur. « Elles apportent une réelle valeur ajoutée, mais leur image dépendra fortement de la qualité du service après-vente », souligne Dbilij, rappelant que la disponibilité des pièces et la réactivité des distributeurs constituent des critères décisifs pour les clients.










Contactez Nous