L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, semble avoir attendu que les vents lui soient plus favorables avant de sortir de son silence. Après l’adoption par le Conseil de sécurité du plan d’autonomie marocain et l’appel à la reprise des pourparlers de paix entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario, le diplomate onusien a laissé transparaître, à demi-mot, son impuissance à faire bouger les lignes.
Fidèle à une attitude souvent perçue comme ambivalente depuis le début de sa mission, le diplomate italo-suédois s’est une nouvelle fois distingué par des écarts de neutralité et des erreurs d’appréciation. Il a insisté de manière surprenante sur la nécessité de garantir une participation active du Polisario, comme s’il craignait sa marginalisation. Une position difficile à comprendre, alors que la diplomatie marocaine n’a jamais exclu aucune partie et se dit prête à créer toutes les conditions nécessaires à la réussite des pourparlers à venir.
L’Algérie, pour sa part, semble peu disposée à s’engager dans un dialogue direct avec le Maroc, craignant d’apparaître en position d’infériorité. Elle pourrait, selon plusieurs observateurs, chercher à entraver l’organisation de ces discussions. De Mistura, lui, continue d’y croire et espère les voir se tenir plus tôt que prévu, sous l’impulsion de Rabat et du soutien croissant de la communauté internationale.
Cependant, l’envoyé onusien paraît vouloir minimiser la portée de la victoire diplomatique du Maroc, entérinée par la résolution du Conseil de sécurité, fruit d’un fort appui américain et du consensus international autour du plan d’autonomie.
Mal à l’aise depuis ce vote qui a largement redéfini le cadre de sa mission, De Mistura semble désormais dépassé par un dossier qu’il n’a jamais véritablement maîtrisé. Ses tentatives de repositionnement et son refus d’endosser un rôle de médiateur entre Rabat et Alger traduisent une forme de désengagement. À ce stade, le diplomate gagnerait sans doute à observer la retenue et la neutralité que requiert sa fonction, dans un dossier désormais orienté vers une issue politique claire.
Par Jalil Nouri










Contactez Nous