Le Maroc fait face, depuis une quinzaine d’années seulement, à l’émergence d’un phénomène inquiétant : la multiplication des agressions et des rixes impliquant des armes blanches dans l’espace public. Un comportement qui, bien qu’assez récent à l’échelle de l’histoire sociale du pays, s’est propagé à une vitesse alarmante, au point de devenir aujourd’hui un enjeu majeur de sécurité publique.
Lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a tiré la sonnette d’alarme. Il a fermement insisté sur la nécessité d’appliquer des mesures répressives contre les porteurs d’armes blanches, soulignant que « ces comportements n’ont aucune justification » et qu’il convient de « sanctionner avec la plus grande rigueur » ceux qui mettent en danger la vie des citoyens.
Concrètement, la réforme du Code de procédure pénale en cours prévoit un durcissement des sanctions, notamment à travers la modification de l’article 303 bis, élargissant la définition des armes et augmentant les peines encourues. Les exemples de violences graves — telles que le policier ayant perdu sa main à Agadir ou des jeunes filles défigurées à la suite d’attaques — illustrent tragiquement l’urgence d’une réponse judiciaire forte et dissuasive.
Le ministre a rappelé que le parquet, les tribunaux, ainsi que les forces de l’ordre et la gendarmerie, œuvrent activement pour enrayer cette dérive, en appliquant sur le terrain les orientations strictes décidées au niveau gouvernemental.
Cependant, plusieurs voix au Parlement ont pointé du doigt l’absence d’une approche globale. Pour endiguer définitivement cette violence, il est impératif, selon le député Mohamed Hechami de renforcer la synergie entre les ministères de la Justice, de l’Éducation nationale et des Affaires sociales, tout en soulignant le rôle clé de la famille et des éducateurs dans la prévention.
La nécessité d’ouvrir des centres d’accueil pour les personnes vulnérables, notamment les sans-abri et les malades mentaux, a également été évoquée comme un levier indispensable pour assécher les sources de cette violence.
Dans sa réponse, le ministre Ouahbi a été catégorique : « Quand une personne circule avec un couteau dans les ruelles, cela ne nécessite pas de débat participatif, mais une sanction immédiate et exemplaire. » Il a ajouté que la responsabilité parentale devait également être engagée lorsque des mineurs sont impliqués.
Face à ce phénomène inquiétant, la société marocaine est désormais placée devant un défi crucial : agir avec fermeté, rapidité et intelligence collective pour éradiquer un fléau qui menace gravement la sécurité publique et le tissu social. Ce défi revêt d’autant plus d’importance que le Maroc s’apprête à accueillir dans les prochaines années plusieurs événements internationaux majeurs, notamment la Coupe d’Afrique des Nations et la Coupe du Monde 2030.
Assurer un climat de sécurité exemplaire n’est plus seulement une exigence nationale, mais également une vitrine internationale du Maroc moderne et stable que le Royaume souhaite présenter au monde. L’éradication de ce phénomène de violence est donc devenue une priorité stratégique pour préserver l’image du pays et garantir le succès de ces rendez-vous planétaires.
Il est vrai qu’à notre époque, nous ne connaissions pas ces agressions ou ces rixes où les couteaux sont devenus monnaie courante. Le système marocain, certes moins libre qu’aujourd’hui sur certains aspects, garantissait tout de même un ordre social plus respecté. Certes, il existait des bagarres entre jeunes de quartiers rivaux, mais elles se réglaient à mains nues, sans armes. Face à la prolifération actuelle des armes blanches, il est indispensable d’adopter une position de fermeté : toute personne portant une arme blanche doit être sévèrement sanctionnée.