Dans une atmosphère empreinte de respect mutuel et d’ouverture, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a effectué sa première visite officielle au Maroc, où il a été reçu, jeudi à Rabat, par son homologue marocain Nasser Bourita. Cette rencontre a marqué un tournant diplomatique important, avec une déclaration claire d’Accra soutenant la proposition marocaine d’autonomie au Sahara, qualifiée de « seule base réaliste et durable » pour résoudre le différend régional.
Ce soutien solennel, exprimé à travers un communiqué conjoint et un point de presse, reflète une convergence de vues entre les deux pays, fondée sur une volonté de coopération multiforme et durable. Il ouvre la voie à une intensification des relations bilatérales, en particulier dans la mobilité, l’économie, la formation et l’agriculture.
Vers une mobilité fluide et une coopération académique élargie
L’annonce de la mise en œuvre immédiate de l’Autorisation électronique de voyage (AEVM) pour les citoyens ghanéens et l’ambition de signer un accord d’exemption de visa témoignent d’une volonté commune de faciliter les échanges humains et commerciaux. Le ministre ghanéen a salué ces mesures, affirmant qu’elles « lèveront un frein majeur au commerce et au tourisme entre les deux pays ».
Le volet académique a également été renforcé avec l’augmentation du quota de bourses marocaines pour les étudiants ghanéens, qui passe de 90 à 140 par an. Les universités ghanéennes, de leur côté, s’ouvriront aux étudiants marocains, notamment dans les filières anglophones et africaines.
Coopération agricole : le cacao comme point d’ancrage
Sur le plan économique, les deux ministres ont mis en avant la coopération agricole et la sécurité alimentaire comme priorités. Des experts marocains interviendront prochainement au Ghana pour soutenir le développement de fertilisants adaptés, notamment pour la culture du cacao, pilier économique du pays.
En toile de fond, les deux diplomates ont réaffirmé leur attachement à l’intégration régionale africaine, citant notamment le rôle du Ghana dans la CEDEAO, la ZLECA et l’OIF, et leur volonté partagée de voir le partenariat Maroc-Ghana devenir un modèle de coopération sud-sud ambitieuse et équilibrée.