Ouf de soulagement après l’annonce par le ministre du Budget, Faouzi Lekjaa, devant le Parlement, du maintien du prix actuel de la bonbonne de gaz, en démentant la rumeur selon laquelle le gouvernement s’apprêterait à examiner l’éventualité d’une hausse.
Rien de tout cela, selon Lekjaa, qui a répété que cette question n’était pas à l’ordre du jour des réunions actuelles ou futures du gouvernement. Toutefois, il n’a pas exclu catégoriquement un réexamen des modalités d’attribution de la subvention par la Caisse de Compensation, destinée à maintenir le prix de la bonbonne de gaz au profit des catégories nécessiteuses. Ces dernières, représentant 20 % de la population, ne bénéficient actuellement que de 14 % de cette aide. Une situation jugée inconcevable, surtout lorsque l’on sait que 27 % des couches les plus aisées profitent de ce traitement de faveur depuis des décennies.
Dans ce contexte, le gouvernement réfléchit à redéfinir la mission de la Caisse de Compensation afin de rediriger cette subvention, d’une manière ou d’une autre, vers les populations les plus vulnérables. Cette mesure s’inscrirait dans la continuité de la politique de l’État social.
Ainsi, après les aides déjà accordées aux familles, cette réforme viendrait compléter le tableau tout en supprimant le principe des subventions généralisées, jugé inéquitable.
Le ministre a également rappelé que la subvention du gaz coûte à l’État près de 15 milliards de dirhams chaque année. Une redistribution plus rationnelle de ces fonds permettrait de les affecter à d’autres priorités. Maintenir le système actuel revient à favoriser les couches aisées, qui consomment entre cinq et six bouteilles par mois, alors que les familles les plus démunies n’en utilisent qu’une seule.
Pour l’heure, le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Cependant, il est clair qu’une décision définitive pourrait être prise dans le courant de cette année pour intégrer cette réforme dans la loi de finances 2026, avec un nouveau système d’attribution ciblé et plus juste.
Par Jalil Nouri
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