Le Fonds Monétaire International (FMI) a achevé ses consultations annuelles sur l’économie marocaine et a dévoilé ses prévisions de croissance pour 2025. Selon l’institution, le Maroc devrait enregistrer un taux de croissance de 3,9%, porté par une reprise de la production agricole et une demande intérieure robuste.
Une reprise économique portée par l’agriculture et le secteur non agricole
D’après le rapport du FMI, la croissance économique du Maroc devrait atteindre 3,2% en 2024, avant de s’accélérer à 3,9% en 2025. Cette dynamique positive est attribuée à un rebond attendu dans le secteur agricole, après plusieurs années de sécheresse ayant freiné la production.
Parallèlement, le secteur non agricole continuera de croître de manière soutenue grâce à une demande intérieure dynamique. Ces tendances devraient permettre au Maroc de stabiliser son déficit courant autour de 3% et d’ancrer l’inflation autour de 2%, offrant ainsi un cadre économique plus prévisible et stable.
Une politique monétaire adaptée à la situation
Concernant la politique monétaire, le FMI estime que le maintien d’une orientation neutre est approprié, au vu des anticipations d’inflation maîtrisées et de l’absence de fortes pressions sur la demande. Toute modification du taux directeur devra être guidée par l’évolution des données économiques, assurant ainsi une stabilité du marché financier marocain.
Réformes fiscales et assainissement budgétaire
Le FMI a salué les réformes fiscales entreprises par le Maroc, qui ont permis d’élargir l’assiette de l’impôt tout en réduisant la pression fiscale sur les entreprises et les ménages. Ces efforts ont conduit à des recettes fiscales supérieures aux prévisions pour 2024, avec un déficit budgétaire limité à 4,1% du PIB, contre une estimation initiale de 4,3%.
L’institution encourage le Maroc à poursuivre ses efforts de rationalisation des dépenses publiques, notamment en limitant les transferts aux entreprises publiques et en généralisant l’utilisation du Registre Social Unifié pour mieux cibler les aides sociales.
Par ailleurs, la réforme en cours de la loi organique des finances est jugée positive, car elle introduira une nouvelle règle budgétaire basée sur l’ancrage de la dette à moyen terme et un meilleur encadrement des risques budgétaires liés au changement climatique.
Le soutien aux PME, un enjeu clé pour la croissance
Le FMI met un accent particulier sur la création d’emplois, recommandant une nouvelle approche pour les politiques actives du marché du travail. Il préconise notamment de renforcer les petites et moyennes entreprises (PME) en les intégrant davantage aux chaînes de valeur sectorielles.
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, qui vise à faciliter l’accès des PME aux financements, est cité comme une initiative clé pour stimuler l’entrepreneuriat et la croissance économique.
Pour renforcer le secteur privé, le FMI souligne aussi l’importance de la révision du code du travail, du système fiscal et des cadres réglementaires et de gouvernance, afin d’assurer une neutralité entre les entreprises publiques et privées et de rendre le marché plus concurrentiel.
Perspectives et défis à venir
Si les perspectives économiques du Maroc sont équilibrées, le FMI met en garde contre certains facteurs d’incertitude, notamment les tensions géopolitiques et les risques liés au changement climatique. Une gestion prudente des finances publiques et la poursuite des réformes économiques seront essentielles pour maintenir cette trajectoire de croissance positive.
Avec une croissance projetée à 3,9% en 2025, une inflation maîtrisée, et des réformes structurelles en cours, le Maroc semble sur la bonne voie pour renforcer sa résilience économique et améliorer son attractivité pour les investisseurs.
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