Mauvaise nouvelle pour les fumeurs

La proposition de loi du Parti de la Justice et du Développement (PJD), visant à interdire le tabac et la cigarette électronique dans tous les espaces accessibles au public, fait déjà couler beaucoup d’encre. Portée par des ambitions de santé publique, cette initiative législative provoque une levée de boucliers du côté des propriétaires de cafés, inquiets pour la survie de leur activité.

Le texte, déposé à la Chambre des représentants, prévoit des sanctions financières allant de 500 à 1 000 dirhams pour les contrevenants, avec des peines pouvant atteindre 5 000 dirhams en cas de récidive. Toute promotion ou publicité pour le tabac serait également passible d’amendes, pouvant grimper jusqu’à 10 000 dirhams. Un arsenal jugé nécessaire par de nombreux citoyens, qui estiment que fumer dans les cafés ou autres lieux clos constitue une nuisance pour les non-fumeurs et un danger pour les personnes souffrant de pathologies respiratoires.

Mais la grogne monte du côté des professionnels du secteur. Pour les cafetiers, cette loi menace directement l’équilibre économique de leurs établissements. « Plus de 70 % de notre clientèle fume, interdire la cigarette revient à vider nos salons », explique un gérant à Casablanca. Ils dénoncent une législation qui ne tiendrait pas compte des réalités économiques, ni de la concurrence déloyale que représente l’informel.

Plutôt qu’une interdiction totale, certains professionnels plaident pour des solutions alternatives, comme la mise en place d’espaces fumeurs aménagés, suivant l’exemple de plusieurs pays. Un compromis qui permettrait de concilier santé publique et viabilité économique.

Alors que le débat s’intensifie, le législateur devra trancher entre la préservation de la santé collective et la sauvegarde d’un pan essentiel du tissu commercial urbain marocain.

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