Le Maroc est depuis plusieurs années à la croisée des chemins en matière migratoire. Pays de transit mais aussi d’accueil, il fait face à des défis croissants liés à la présence de migrants subsahariens, installés légalement ou en situation irrégulière. Si le Royaume a adopté une politique migratoire humaniste reconnue à l’international, des voix s’élèvent aujourd’hui pour alerter sur les difficultés quotidiennes que rencontrent certains citoyens marocains.
Des tensions dans les quartiers
Plusieurs habitants expriment leur inquiétude face à des situations qu’ils estiment préoccupantes : occupations illégales de logements, dégradations dans certains espaces publics, sentiment d’insécurité lié à des actes de violence ou de petite criminalité. À cela s’ajoutent des plaintes concernant la mendicité accrue dans les rues et les marchés, souvent perçue comme une concurrence directe avec les populations locales en situation de précarité.
Le défi de l’emploi
Le marché du travail est également au cœur des critiques. Certains Marocains estiment que les migrants occupent des postes dans des secteurs fragiles – bâtiment, agriculture, restauration, gardiennage – alors que le chômage des jeunes reste élevé. Les syndicats et les associations de chômeurs rappellent régulièrement la nécessité de réguler l’accès à l’emploi et de protéger les opportunités locales.
La réponse des autorités
Face à ces préoccupations, le gouvernement insiste sur le respect de la loi et la nécessité d’encadrer la migration. Les textes en vigueur imposent des règles strictes en matière de séjour, de renouvellement des cartes de résidence et d’accès à certains métiers. Les autorités affirment que des contrôles sont régulièrement menés pour limiter les abus, tout en respectant les droits fondamentaux des personnes concernées.
Entre droits humains et équilibres sociaux
Le débat reste sensible : comment concilier la tradition marocaine d’hospitalité et le respect des droits humains avec la préservation des équilibres économiques et sociaux ? Plusieurs experts estiment qu’une approche équilibrée est indispensable, combinant intégration, formation et respect des lois.
En toile de fond, la société civile appelle à plus de transparence, à une meilleure sensibilisation des citoyens, mais aussi à un effort international partagé. Car, rappellent de nombreux observateurs, le Maroc ne peut pas assumer seul la pression migratoire venue du Sahel et d’Afrique subsaharienne.