Un sommet tripartite entre les chefs d’État tunisien, algérien et le président du Conseil présidentiel de Libye s’est tenu ce lundi à Tunis, marquant une tentative de l’Algérie de créer un cadre informel de leadership régional. L’événement, convoqué par le président tunisien Kaïs Saïed, a suscité peu d’enthousiasme de la part des autorités tunisiennes, soucieuses d’éviter tout boycott de la Libye, réticente à cautionner une initiative excluant le Maroc.
Si l’Algérie tente de donner à cette réunion une dimension maghrébine, la prudence des autorités tunisiennes reflète les tensions régionales sous-jacentes. La Libye, récemment opposée à l’émergence d’une Union maghrébine sans le Maroc, a clairement exprimé son soutien à l’intégrité territoriale des États maghrébins et appelé au règlement des différends au sein de l’UMA.
Cette initiative algérienne intervient dans un contexte où le Maroc rejette toute intégration régionale excluant sa présence. La Mauritanie, liée au Maghreb des « Cinq », refuse également de participer à une nouvelle structure sans le Maroc. Malgré les tentatives de persuasion de l’Algérie, notamment en sollicitant le président tunisien Saïed, la Mauritanie maintient sa position.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, dont le mandat touche à sa fin en septembre prochain, cherche désespérément à redorer son image politique. En imaginant que ce mini-sommet pourrait être une opportunité de relancer sa campagne électorale, Tebboune espère probablement sauver sa face. Cependant, ses efforts semblent voués à l’échec, car cette réunion semble également être un autre revers pour Tebboune, soulignant davantage son incapacité à unir la région sous sa direction.
Le mini-sommet de Tunis survient également dans un contexte de tensions croissantes entre l’Algérie et ses voisins. Le rejet par la Confédération africaine de football de la demande algérienne de limiter la représentation du Maroc sur les maillots des clubs algériens illustre les revers diplomatiques subis par l’Algérie. De même, la décision du Niger d’appeler ses ressortissants à quitter l’Algérie, suite à un différend migratoire, souligne les tensions grandissantes dans la région.
En somme, cette réunion tripartite témoigne des efforts de l’Algérie pour affirmer son leadership régional, mais elle met également en lumière les divisions persistantes au sein du Maghreb. Alors que l’Algérie cherche à contourner l’isolement diplomatique, ses initiatives sont confrontées à une résistance croissante, illustrant les défis complexes auxquels la région est confrontée.
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Azemmour
8 mois il y a
Comment peut-on construire un nouveau Maghreb entre trois pays sans le Maroc et la Mauritanie avec la Libye qui n’a pas d’institutions, pas de président légitime, pas de gouvernement, avec la Tunisie dont l’économie est en faillite, un pays au bout du gouffre, avec l’Algérie qui a des problèmes avec tous ses voisins…c’est du foutage de gueule.
Comment peut-on construire un nouveau Maghreb entre trois pays sans le Maroc et la Mauritanie avec la Libye qui n’a pas d’institutions, pas de président légitime, pas de gouvernement, avec la Tunisie dont l’économie est en faillite, un pays au bout du gouffre, avec l’Algérie qui a des problèmes avec tous ses voisins…c’est du foutage de gueule.