Avec l’adoption, ce jeudi lors du Conseil de gouvernement, d’un projet entérinant le principe de création de la Fondation du Mondial 2030, le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Faouzi Lakjâa, également ministre délégué chargé du budget, remet les pendules à l’heure et met fin aux ambitions d’Aziz Akhannouch de diriger un « gouvernement du Mondial 2030 ». Celui-ci devra désormais se consacrer à d’autres priorités et suivre de loin ce grand chantier, en se contentant de faciliter la tâche à la Fondation.
Il faudra attendre tout d’abord les résultats des élections législatives de 2026 pour savoir si l’actuel chef du gouvernement continuera à diriger l’exécutif avec cette majorité ou une autre. Mais d’ores et déjà, Akhannouch semble avoir été mis sur la touche pour tout ce qui touche à l’organisation de la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal — si l’on peut dire —, car avec cette Fondation décidée par le Souverain, il sera contraint de cohabiter avec ce vrai « gouvernement du Mondial 2030 » et partager certains de ses pouvoirs en la matière.
Il est acquis que cette structure technocratique à 100 % sera conduite par le même Lakjâa, déjà à la tête du comité d’organisation en plus de sa fonction de ministre délégué au Budget.
Ce dernier souhaitait vivement, dans son for intérieur, la création de cette Fondation pour se débarrasser des contraintes des lourdeurs administratives ayant déjà causé un certain léger retard dans des chantiers liés à cet événement. Il a besoin d’une grande flexibilité dans la prise de décisions. Il pourra également s’entourer de profils pointus que l’administration actuelle ne lui permet pas de recruter, y compris au sein de la diaspora, comme exigé par le Roi lors d’un Conseil des ministres consacré à cette question et à l’état d’avancement des projets. À l’issue de ce conseil, Lakjâa verra son pouvoir de décision encore plus renforcé et ses prérogatives élargies en matière de gestion du projet de 2030.
Mais au vu de la bonne entente entre Lakjâa et Akhannouch, il semble que le premier ne fera pas d’ombre au second et que la coopération se poursuivra entre les deux hommes.
Cet énième pouvoir accordé à Faouzi Lakjâa le place, en tout cas, sur une orbite le menant aux plus hautes fonctions de l’État, avant et après l’échéance de la tenue de la Coupe du monde.
Par Jalil Nouri
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