Coup sur coup, et en l’espace de quelques jours, des incidents se sont produits entre les Forces Armées Royales marocaines et l’armée algérienne, faisant monter d’un cran une tension palpable dans la région frontalière entre les deux pays, alors que des développements diplomatiques sont attendus.
Ainsi, un drone marocain a frappé, vendredi dernier, un convoi militaire algérien qui avait pénétré en territoire marocain avec 20 éléments à bord, comprenant des soldats algériens et des membres du Polisario en provenance de Tindouf. Le bombardement a eu lieu dans une localité proche d’Assa-Zag, causant la mort d’un lieutenant algérien et blessant plusieurs autres. Les membres du convoi ont tenté de justifier leur présence en territoire marocain en prétextant, de manière improbable, qu’ils étaient venus « chercher des truffes » avant de s’égarer. L’armée marocaine, faisant preuve de patience, a accepté ces excuses et ce mensonge.
Un autre incident a été signalé près de la ville marocaine de Mhamid Ghizlane, où une incursion armée a conduit à l’arrestation de cinq militaires algériens, dont un officier. Ces derniers ont été relâchés après avoir expliqué qu’ils s’étaient « trompés de destination », bien qu’ils aient pénétré jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur du territoire marocain. Une version qui demeure peu crédible.
Malgré l’utilisation efficace de drones par l’armée marocaine, ces incursions, ou plutôt provocations, continuent de se multiplier. Les éléments des Forces Armées Royales ont reçu pour consigne de tout faire pour éviter un accrochage, afin de prévenir une escalade qui pourrait aggraver la situation aux frontières et enfreindre le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991.
La Minurso, la force de maintien de la paix de l’ONU, assiste impuissante à ces incidents, incapable d’intervenir efficacement pour contenir ces tensions.
Par Jalil Nouri
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