Si le producteur marocain à succès éphémère, Red One, Nadir Khayat de son vrai nom, devenu célèbre pour son travail avec la chanteuse américaine Lady Gaga avant de contribuer à la réussite de dizaines d’autres artistes, est aussi réputé chez lui pour la qualité de ses nouveaux titres en duo que pour leur irrégularité commerciale et artistique, selon les avis de nombreux critiques qui suivent son parcours.
En signant un contrat juteux comme directeur artistique avec la Fédération Internationale de Football (FIFA), le créatif s’est transformé en travailleur à la carte et sur commande, multipliant, grâce aux progrès technologiques, des œuvres pour des événements footballistiques.
Cela lui a procuré une belle situation financière, certes, mais l’a plongé dans une routine artistique, faisant de lui un producteur acharné avec un rendement qui ne se diversifie que très rarement, s’appuyant sur les mêmes voix, dont la sienne en vedette, et les mêmes sonorités.
Red One s’est mis à ronronner année après année, croyant en sa bonne étoile et en son apparition famélique dans les classements mondiaux. Sans le moindre « Grammy Award », le Graal de la consécration, et sans succès réel dans les charts mondiaux, l’artiste aux multiples nationalités donne aux grands critiques des musiques les plus en vogue la nette impression d’être plutôt un épiphénomène passager. Il se contenterait de peu en termes de recherche musicale, étant largement dépendant de l’ordinateur et des logiciels, sans être ni une voix marquante, ni un musicien de talent reconnu au niveau international, ni un artiste s’accompagnant de grands orchestres.
Sa musique s’apparenterait plutôt à une sorte de « Prêt à Écouter », redondante, dans un style opportuniste et confus, sans saveur réelle. Son succès est à relativiser, car si au Maroc et dans une poignée de pays son art est connu sans être reconnu, il lui reste un long chemin pour une consécration en Europe ou aux États-Unis, où ses ventes sont infinitésimales et ses apparitions dans des émissions ou talk-shows extrêmement rares.
Plus d’un chanteur ayant collaboré avec lui parle d’un homme mégalomane, irascible et près de ses sous, souvent en conflits financiers, tirant toujours la couverture vers lui au détriment des autres. Red One ne serait donc qu’un mythe, sans plus.
Une question s’impose : pourquoi Mawazine, le festival musical le plus important de son pays, ne lui a-t-il jamais rendu hommage avec un concert sur la scène de l’OLM Souissi ?
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Jalil Nouri
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