Le monde artistique marocain pleure l’une de ses plus grandes figures. Naïma Bouhmala, comédienne emblématique du théâtre, de la télévision et du cinéma, s’est éteinte ce mercredi 28 mai 2025 à l’âge de 77 ans, laissant derrière elle un vide immense et une carrière marquée par l’excellence, la rigueur et une profonde humanité.
Née à Casablanca en 1948, Naïma Bouhmala a grandi au rythme de la transformation culturelle du Royaume. Dès ses débuts, elle s’est imposée comme une actrice d’exception, aussi à l’aise sur les planches qu’à l’écran. Son parcours s’inscrit dans l’histoire de l’art dramatique marocain moderne, qu’elle a contribué à enrichir par sa présence lumineuse et son jeu tout en nuance.
Figure familière des Marocains, elle a notamment marqué les esprits par ses rôles inoubliables dans des séries populaires telles que « Khamsa Wa Khmis », « Moudawala », ou encore « Hadidan ». À travers ces productions, elle a incarné la femme marocaine dans toute sa complexité, oscillant entre autorité, douceur, humour et résilience.
En 2004, elle brille dans « In Casablanca, Angels Don’t Fly », un film poignant réalisé par Mohamed Asli, où elle donne la réplique dans une fresque sociale mêlant poésie et amertume. Ce rôle confirme sa capacité à transcender les genres et les générations, et à porter à l’écran une vérité humaine rare.
La disparition de Naïma Bouhmala a suscité une vague d’émotion à travers le pays. Parmi les nombreux hommages, celui de Latifa Ahrar, directrice de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique, résume bien le sentiment général : « Que Dieu accorde sa miséricorde à la grande artiste Naïma Bouhmala… Que Dieu te fasse miséricorde, chère amie… »
Sa mort survient à un moment où le monde culturel marocain se bat pour une reconnaissance accrue de ses figures pionnières. Naïma Bouhmala était de celles qui ont ouvert la voie, avec dignité, persévérance et talent.
Au-delà de ses rôles, elle laisse un héritage artistique et humain incomparable. Actrice engagée, mentor respectée, femme de cœur, Naïma Bouhmala faisait partie de ces artistes qui n’ont jamais cessé de croire au pouvoir du théâtre et de l’image pour faire réfléchir, émouvoir, rassembler.
Son souvenir vivra à travers les générations, dans les mémoires, les archives, les hommages, mais surtout dans les cœurs de celles et ceux qu’elle a touchés.