La capitale indienne, New Delhi, est à nouveau prise au piège d’un épais smog toxique. Les niveaux de pollution ont atteint des sommets vertigineux, dépassant de 60 fois les normes internationales. Les particules fines PM 2.5, particulièrement nocives pour la santé, ont atteint des concentrations record, mettant en péril la vie de millions d’habitants.
Une situation critique exacerbée par des facteurs multiples
Ce phénomène récurrent est principalement dû à la combinaison de plusieurs facteurs :
- Les brûlis agricoles: Chaque hiver, les agriculteurs brûlent les résidus de leurs cultures, libérant d’importantes quantités de particules polluantes dans l’atmosphère.
- Les émissions industrielles: Les nombreuses usines présentes dans la région contribuent également à la pollution de l’air.
- Le trafic routier intense: Le nombre élevé de véhicules, souvent anciens et mal entretenus, engendre des émissions importantes de gaz d’échappement.
- Les conditions météorologiques: Les basses températures et les vents faibles favorisent la stagnation des polluants dans l’atmosphère.
Des mesures d’urgence insuffisantes
Face à cette crise sanitaire, les autorités ont mis en place des mesures d’urgence, telles que la fermeture des écoles, la limitation de la circulation et l’interdiction de certains travaux. Cependant, ces mesures se révèlent insuffisantes pour protéger la santé des habitants, notamment ceux qui travaillent en extérieur, comme les conducteurs de rickshaw et de tuk-tuk.
Un enjeu de santé publique majeur
Les conséquences sanitaires de cette pollution sont dramatiques. Les maladies respiratoires, les maladies cardiovasculaires et les cancers sont en augmentation. Selon une étude de The Lancet, la pollution de l’air a causé 1,67 million de décès en Inde en 2019.
Un fossé entre les riches et les pauvres
Cette crise met en lumière les inégalités sociales. Les populations les plus pauvres, contraintes de travailler à l’extérieur et souvent mal équipées pour se protéger, sont les premières victimes de la pollution. Comme le souligne Rinku Kumar, conducteur de tuk-tuk : « Les riches peuvent se protéger. Nous, en dessous. »
La nécessité d’une action concertée
Pour lutter efficacement contre ce fléau, une mobilisation nationale est nécessaire. Les solutions passent par :
- La réduction des émissions à la source: Il est urgent de mettre en place des politiques ambitieuses pour réduire les émissions des industries, du transport et de l’agriculture.
- Le développement des transports en commun: Encourager l’utilisation des transports en commun et des modes de transport doux permettrait de réduire le trafic routier.
- La plantation d’arbres: Le verdissement des villes contribue à améliorer la qualité de l’air.
- La sensibilisation de la population: Il est essentiel d’informer les citoyens sur les risques de la pollution et de les encourager à adopter des comportements plus respectueux de l’environnement.
Face à l’urgence climatique et sanitaire, il est impératif que les autorités indiennes prennent des mesures fortes et durables pour lutter contre la pollution de l’air à New Delhi. L’avenir de millions de personnes en dépend.
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