Alors que certaines voix mal informées ou malveillantes tendent à colporter des clichés réducteurs sur le Maroc, il devient essentiel de réaffirmer clairement que le Royaume ne figure en aucun cas parmi les destinations identifiées comme pays de tourisme sexuel. La confusion alimentée par des affaires isolées ou des activités économiques légales mais mal comprises ne saurait suffire à étiqueter un pays tout entier.
D’abord, il convient de s’entendre sur ce que recouvre la notion de “pays de tourisme sexuel”. Les organisations internationales et ONG spécialisées dressent régulièrement des listes noires de pays où l’exploitation sexuelle, notamment des mineurs, est structurelle et systémique. Le Maroc n’apparaît dans aucune de ces classifications officielles.
Et pourtant, le Royaume a souvent été la cible de campagnes injustes, notamment à la suite de faits divers impliquant des pédophiles étrangers, principalement à Marrakech. Ces cas, bien que graves et condamnés, représentent des exceptions que l’État marocain combat avec fermeté, et non un phénomène endémique ou toléré.
Autre facteur d’amalgame : la prolifération de spas et hammams dits « orientaux », souvent associés – à tort – à des pratiques sexuelles tarifées. Une réalité exagérée par certaines rumeurs ou vidéos virales, alimentant une image faussée du secteur. Il serait pourtant réducteur de confondre bien-être corporel, héritage culturel et prostitution. Les autorités marocaines, conscientes des dérives possibles, multiplient les contrôles et sanctions pour assainir le secteur.
Le combat contre ce type d’amalgames se mène également dans les discours et les politiques touristiques. Les services de sécurité et les autorités locales mènent régulièrement des opérations de lutte contre la prostitution clandestine, le proxénétisme, et l’exploitation sexuelle, notamment dans les zones touristiques.
Le ministère du Tourisme travaille aussi à repositionner l’image du Maroc autour de ses véritables atouts : un patrimoine culturel millénaire, une offre balnéaire et naturelle de qualité, un tourisme écologique en plein essor, sans oublier la préparation aux grands événements internationaux, dont la Conférence mondiale d’Interpol et la Coupe du Monde 2030.
Face à cette pression médiatique injustifiée, l’opinion publique marocaine reste majoritairement sensible à la question. Nombre de citoyens, d’intellectuels et d’acteurs du tourisme expriment leur refus de voir le pays catalogué comme une destination douteuse. Pour eux, c’est l’image même du Maroc, sa dignité, son héritage et son ambition internationale qui sont en jeu.
Le Maroc vise à devenir un leader du tourisme mondial sain, mettant en avant la richesse de ses paysages, la diversité de ses régions, la chaleur de son accueil, et le sérieux de ses institutions.
Non, le Maroc n’est pas une destination de tourisme sexuel, et il est essentiel de faire barrage aux généralisations abusives. Ce combat pour l’image du Royaume est autant une affaire de sécurité que de souveraineté culturelle. Il revient à chacun – professionnels du tourisme, citoyens, médias – de protéger une réputation bâtie sur l’hospitalité, la modernité et le respect de la loi.
Par Salma Semmar