Pour la première fois en 15 mois d’exil forcé, des centaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza ont entamé, ce lundi matin, un retour émouvant vers leurs foyers détruits. Cette scène humaine exceptionnelle s’est déroulée sur le long de la route côtière Al-Rachid, où le flot de personnes rappelait une marée humaine, mélangeant des sentiments de nostalgie et des souvenirs douloureux de souffrance. Ce retour a été rendu possible grâce à de nouvelles ententes entre le mouvement Hamas et Israël, sous l’égide du Qatar.
Une scène empreinte d’humanité et de résilience
Dès 7 heures du matin, des familles, souvent à pied, ont convergé vers leurs villages et quartiers. Les scènes capturées le long de la route révèlent des femmes portant leurs enfants et des sacs légers, des hommes tirant des charrettes chargées de valises, ou encore des individus portant sur leurs épaules des objets essentiels comme des bouteilles de gaz. Bien que le paysage de retour soit marqué par des ruines, l’absence de contrôles israéliens a donné à cette journée une dimension presque irréelle.
Une trêve conditionnée par des concessions bilatérales
Ce retour des déplacés a été négocié dans le cadre d’un accord impliquant la libération par Israël de plusieurs otages, dont Arbiel Yehouda, prévu vendredi prochain, et trois autres otages samedi. En échange, Israël a autorisé le retour des résidents déplacés du nord de Gaza.
Malgré l’apparente accalmie, des analystes avertissent que cette étape pourrait n’être qu’un répit temporaire, dans l’attente d’une trêve durable à travers des négociations plus globales.
Le retour à la maison, bien que salutaire, est chargé d’émotion. Nidal Abou Aouda, un habitant de Beit Hanoun, a confié, la voix tremblante : « Enfin, je vais revoir mon village natal. J’avais peur de mourir sous les bombardements israéliens sans revoir cet endroit qui m’est cher. » Bien que conscient que sa maison est en ruine, il préfère rester près des décombres en attendant la reconstruction.
De son côté, Fathia Abdel Rabbo, originaire du quartier de Chajaya à Gaza, a marché 10 kilomètres, portée par son désir ardent de retrouver son foyer : « La fatigue ne compte pas. L’amour et la nostalgie pour ma maison surpassent tout. »
Sur le terrain, le Hamas a mobilisé ses forces de sécurité pour organiser les flux de retour et maintenir l’ordre. Toutefois, l’armée israélienne a prévenu que toute tentative d’utiliser les routes pour transporter des armes serait sévèrement réprimée. Les déplacements en véhicule sont soumis à des contrôles stricts.
Dans un communiqué, le Hamas a affirmé que ce retour massif constitue une nouvelle preuve de l’échec d’Israël à briser la volonté de résilience du peuple palestinien : « Ces scènes de retour démontrent l’attachement indéfectible de notre peuple à sa terre malgré les souffrances et la destruction. »
Ce moment de retour marque une étape historique pour les habitants du nord de Gaza, mais il reste empreint de défis. Les besoins humanitaires sont immenses, et le Hamas a appelé à intensifier l’acheminement des aides et des matériaux de reconstruction.
La mémoire des souffrances récentes reste vive, mais ce retour est aussi une lueur d’espoir et une affirmation du droit des Palestiniens à rester enracinés sur leur terre, malgré les épreuves.
GLOIRE A CE GRAND PEUPLE , épris de justice ,d’humanisme, de liberté , plein d’espoir et de rattachement à la Patrie et à la légalité internationale