Alors que la guerre entre Israël et le Hamas touche à sa fin et que Donald Trump s’apprête à revenir à la Maison Blanche, l’Arabie saoudite fait face à une décision stratégique complexe : établir des relations diplomatiques avec Israël ou maintenir ses exigences liées à la cause palestinienne.
En 2020, des discussions avaient été engagées entre l’Arabie saoudite et Israël dans le cadre d’un rapprochement soutenu par les États-Unis. Ce processus incluait des contreparties importantes, telles qu’un pacte de défense avec Washington et une assistance pour un programme nucléaire civil. Cependant, ces négociations ont été suspendues après le déclenchement du conflit à Gaza, marqué par des pertes humaines considérables et une vague de solidarité saoudienne avec les Palestiniens.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a récemment durci sa position, affirmant que toute normalisation dépendrait de la création d’un État palestinien. Cette posture, accentuée par les conséquences de la guerre à Gaza, reflète les attentes d’une population saoudienne largement favorable à la cause palestinienne.
Le retour de Donald Trump à la présidence pourrait cependant raviver les discussions. Durant son précédent mandat, Trump avait multiplié les actions en faveur d’Israël, notamment à travers les accords d’Abraham, qui avaient permis la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes. Trump, qui entretient des relations étroites avec MBS, ambitionne désormais de conclure une normalisation historique avec l’Arabie saoudite.
Cependant, plusieurs obstacles demeurent. L’Arabie saoudite exige des garanties solides pour un État palestinien et souhaite un pacte de défense avec les États-Unis, dont la ratification nécessitera un large consensus au Sénat américain. Par ailleurs, le rapprochement récent de l’Arabie saoudite avec l’Iran, un adversaire d’Israël, complique davantage cette équation.
Si une normalisation avec Israël devait avoir lieu, elle pourrait se limiter à une reconnaissance diplomatique, sans grande coopération économique ou culturelle, à l’image des relations qu’entretiennent l’Égypte et la Jordanie avec Israël. Toutefois, ce choix devra composer avec une opinion publique saoudienne encore hostile à toute forme de rapprochement avec l’État hébreu.
La fin de la guerre à Gaza, bien qu’un tournant, ne suffira pas à elle seule à débloquer la situation. Sans un plan crédible pour une solution à deux États, la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël risque de rester un objectif difficilement atteignable. Mohammed ben Salmane devra avancer avec précaution, jonglant entre pressions internationales, intérêts stratégiques et attentes de sa population.
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