Les procureurs français ont inculpé une femme algérienne de 42 ans pour avoir prétendument tenté d’empoisonner la famille juive qui l’employait comme nounou, selon ce qu’a rapporté le journal Le Parisien lundi.
L’accusée doit comparaître mardi devant un juge à Nanterre près de Paris pour des actes qui lui sont attribués en janvier 2024 et qui auraient été motivés par la haine antisémite, selon le rapport publié par le quotidien français.
La prévenue, identifiée uniquement sous le nom de Leila Y. dans les médias français, avait travaillé pour la famille parisienne pendant deux mois en utilisant une fausse identité belge. En réalité, elle faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, une mesure souvent employée contre ceux qui ont dépassé la durée de validité de leur visa. La famille comptait trois enfants alors âgés de 2, 5 et 7 ans.
L’accusée a été inculpée pour administration de substance nuisible ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours, commise en raison de la race, de l’ethnie, de la nationalité ou de la religion, a rapporté Le Parisien.
La mère de famille qui l’employait avait remarqué des anomalies dans divers produits, notamment du vin, du jus de fruits, du pain et même un kit de maquillage qui lui avait causé des irritations cutanées, selon le rapport.
La fille de 5 ans de la victime a raconté à sa mère qu’elle avait vu la nounou verser un liquide ressemblant à du savon dans une bouteille de vin, ce qui a poussé la mère à confronter Leila Y., selon le journal citant les documents judiciaires. La nounou aurait alors répondu en disant qu’elle n’aurait jamais dû travailler pour une famille juive, tout en évoquant des griefs financiers.
La police a analysé les produits que la nounou aurait prétendument altérés et a confirmé qu’ils avaient effectivement été empoisonnés, bien que les substances introduites dans les produits n’aient pas été létales, selon les résultats de l’analyse toxicologique.
La nounou a été placée en garde à vue puis arrêtée en février 2024 et fait depuis l’objet d’une procédure judiciaire pour ces faits graves.
Gilles-William Goldnadel, ancien membre du bureau exécutif du CRIF représentant les institutions juives de France et avocat de renom qui a représenté de nombreuses victimes de crimes de haine antisémites, a déclaré lundi à la station Radio J qu’il ne pouvait malheureusement pas dire qu’il était étonné par cette affaire. Il a évoqué une haine attisée notamment par certains mouvements politiques d’extrême gauche liés à la mouvance islamiste.
L’avocat a rappelé le meurtre de quatre Juifs en 2012 à Toulouse et celui de quatre otages dans un supermarché casher à Paris en 2015 perpétrés par des islamistes. Il a souligné que la France est un pays où des Juifs et des enfants juifs ont été assassinés, et que cette affaire rappelle cette réalité douloureuse perpétrée par des étrangers ou des islamistes.
Cette affaire intervient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant l’antisémitisme en France, où les actes antisémites ont connu une augmentation significative ces dernières années, suscitant l’inquiétude des communautés juives et des autorités françaises qui multiplient les efforts pour lutter contre ce fléau.











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