La Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion a profité de la présentation de son budget pour 2025 pour dresser un tableau exhaustif de la situation dans les prisons marocaines. Comme les années précédentes, le point noir de ce tableau reste la surpopulation carcérale, qui a atteint des niveaux alarmants à la fin octobre, établissant un nouveau record avec 105 000 détenus répartis dans 75 établissements pénitentiaires. Il s’agit de l’un des taux les plus élevés au monde, avec une progression vertigineuse de deux tiers en l’espace de 15 ans.
La réforme introduisant, pour la première fois, des peines alternatives, reste cependant floue et mal comprise par le justiciable lambda, qui y voit souvent une mesure favorisant les détenus aisés.
Pour d’autres, cette réforme importante est perçue comme un moyen d’encourager la corruption et de servir d’échappatoire à certains profils. Néanmoins, une grande partie de l’opinion publique soutient cette mesure, espérant qu’elle permettra d’alléger la surpopulation carcérale en libérant un nombre significatif de places chaque année, en attendant la construction de nouveaux centres pénitentiaires aux normes modernes, avec plus de cellules spacieuses et un cadre de vie plus supportable pour des détenus souffrant de la promiscuité et du manque d’hygiène.
Si des progrès louables ont été réalisés ces dernières années, notamment dans les centres les plus récents, de nombreux efforts restent à fournir pour la mise à niveau de certaines prisons parmi les 67 établissements locaux, les 4 centres agricoles, les 2 centres de détention centrale et les 2 centres de réforme et d’éducation. De l’avis de tous, cet excellent travail est à mettre au crédit de l’actuel Délégué Général, M. Salah Tamek.
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