Un souffle d’espoir parcourt la communauté médicale et les familles touchées par Alzheimer. L’arrivée sur le marché du Leqembi, déjà disponible en Autriche et bientôt en Allemagne puis aux États-Unis, constitue une avancée mondiale. Développé par les laboratoires Biogen et Esai, ce traitement marque un tournant dans la lutte contre une maladie qui touche près de 55 millions de personnes dans le monde.
Une percée médicale confirmée par les essais
Le Leqembi n’est pas un remède miracle, mais ses résultats cliniques sont notables. Lors des essais, il a permis de ralentir en moyenne de 27 % le déclin cognitif des patients sur une période de 18 mois. Une avancée modeste mais considérée comme un véritable progrès, après plusieurs décennies de recherches infructueuses dans ce domaine.
Un traitement coûteux et contraignant
En Europe, la dose est commercialisée à 375 euros, ce qui pourrait faire grimper son prix à environ 5.000 dirhams au Maroc, si une autorisation de mise sur le marché est accordée. Le remboursement reste incertain, posant la question de son accessibilité.
Le protocole lui-même est lourd : administré par perfusion intraveineuse toutes les deux semaines, le patient doit être suivi sur le long terme par un médecin spécialisé, avec des IRM régulières pour contrôler d’éventuelles complications.
Des risques à prendre en compte
Le Leqembi est contre-indiqué pour les personnes souffrant de troubles de la coagulation non contrôlés. Par ailleurs, les essais ont révélé des effets secondaires potentiellement graves : œdèmes cérébraux et micro-hémorragies chez certains patients. Ces risques justifient un suivi médical strict et renforcent l’idée que ce médicament, malgré ses atouts, reste un traitement à manier avec précaution.
Un enjeu social et économique
Au-delà des questions médicales, l’arrivée du Leqembi met en lumière les inégalités d’accès aux soins. Son prix élevé risque de réserver ce traitement aux catégories les plus favorisées, accentuant les fractures sociales dans la prise en charge d’Alzheimer. Pour les familles marocaines, la facture pourrait être insoutenable si aucune politique publique de remboursement ou de soutien n’est mise en place.
Un pas en avant, mais pas la guérison
Le Leqembi agit comme ralentisseur de la progression de la maladie, sans la guérir. Il constitue néanmoins une arme nouvelle, qui redonne un peu d’espoir à des millions de familles. Comme souvent en médecine, chaque avancée se fait pas à pas. Et si le mot « miracle » doit être manié avec prudence, cette innovation marque un jalon majeur dans la longue bataille contre Alzheimer.