L’agence de secours a appelé sur Twitter la population à rester à l’écart de la côte par précaution, mettant en garde contre le risque de submersion. La province de Hatay borde la Méditerranée, avec la ville d’Antakya dans les terres et le grand port de marchandises d’Iskenderun sur le littoral.
Mouvement de panique
La première secousse, de magnitude 6,4, dont l’épicentre était situé à Defne, un district distant d’une quinzaine de minutes en voiture – en temps normal – d’Antakya, est survenue à 20H04 (17H04 GMT) et a été très violemment ressentie par les équipes de l’AFP à Antakya et à Adana, 200 km plus au nord. Elle a été suivie trois minutes plus tard d’une nouvelle secousse de magnitude 5,8 à Samandag, une localité côtière au sud d’Antakya, a signalé l’Afad qui redoute “une élévation du niveau de la mer jusqu’à 50 cm”.
Les secousses ont été également ressenties dans la région d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, ont rapporté les correspondants de l’AFP sur place qui ont vu la population paniquée quitter les habitations et sortir dans les rues. Des pans d’immeuble endommagés se sont écroulés, a précisé un photographe. A Antakya aussi, la secousse a suscité un mouvement de panique parmi la population déjà durement éprouvée et a soulevé d’importants nuages de poussière dans la ville en ruines.
“La terre en train de s’ouvrir”
Sur une place du centre d’Antakya, Ali Mazloum, un jeune Syrien de 18 ans, a témoigné à l’AFP de l’intensité de ce tremblement de terre. “On était avec l’Afad qui recherche les corps de nos proches quand la secousse nous a surpris. Tu ne sais pas quoi faire”, a-t-il confié. “On s’est attrapés les uns les autres et juste devant nous, les murs ont commencé à s’effondrer. On avait l’impression que la terre était en train de s’ouvrir pour nous avaler”.
Non loin, une tractopelle pleins phares s’employait à dégager une avenue de deux fois deux voies, recouverte de gravats. “Celui-là vient de tomber”, a lancé à l’AFP un secouriste en désignant les restes d’un bâtiment écroulé. Un journaliste de l’AFP a vu et entendu s’écrouler plusieurs pans de murs d’immeubles déjà très endommagés et plusieurs personnes, apparemment blessées, appeler au secours.
Plus de 6.000 répliques depuis deux semaines
Ali, qui vit depuis douze ans à Antakya, est toujours à la recherche des corps de sa soeur et la famille de celle-ci, ainsi que de ceux de son beau-frère et de sa famille disparus depuis quatorze jours. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu lundi dans la province de Hatay, frontalière de la Syrie, l’une des onze provinces du sud de la Turquie affectées par le séisme du 6 février et l’une des deux seules avec Kahramanmaras où les recherches et les fouilles se poursuivent.
Les autorités turques les ont arrêtées dimanche partout ailleurs et l’espoir de retrouver des survivants est pratiquement inexistant après quatorze jours. Selon le chef de l’Etat, plus de 118.000 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés. L’Afad assure que plus de 6.000 répliques ont été enregistrées depuis le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 qui a dévasté le sud de la Turquie et la Syrie il y a exactement deux semaines.