La bataille entre Aziz Akhannouch, leader du RNI, et Abdelilah Benkirane du PJD a trouvé un nouveau terrain de conflit, appelé à se poursuivre lundi au Parlement. Ce jour-là sera consacré aux questions de politique générale, avec une prise de parole du chef du gouvernement centrée sur le secteur de l’éducation, mais qui pourrait rapidement déborder sur d’autres sujets éloignés du thème initial de la séance.
Parmi ces sujets figure celui de la pêche, qui oppose les deux partis déjà en campagne en vue des élections législatives et communales de 2026. Leur dernière querelle porte sur une subvention de 11 millions de dirhams accordée, sur fonds publics, à un opérateur du secteur de la pêche maritime dans les provinces sahariennes. Ce dernier devrait se porter candidat sous les couleurs du RNI d’Akhannouch. La ministre en charge du secteur, en campagne ces derniers jours au Sahara pour cette formation dont elle est membre, a publiquement annoncé qu’elle avait octroyé cette subvention pour soutenir l’activité professionnelle de ce futur candidat.
Aussitôt diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo de son intervention a fourni au PJD le prétexte pour dénoncer la manière dont Akhannouch et son parti gèrent l’argent des Marocains, accusant une politique de favoritisme et de clientélisme politique destinée à « acheter » les futurs candidats aux élections. Le parti islamiste, qui axe déjà sa campagne sur ce thème, ne manquera pas d’interpeller le chef du gouvernement au Parlement à ce sujet, avec la perspective d’un échange houleux et une éventuelle demande de création d’une commission d’enquête.
Depuis sa réélection à la tête du PJD, Abdelilah Benkirane a fait du RNI et de son chef un point de fixation stratégique, avec l’espoir de redresser la barre et d’obtenir de bons scores lors des prochaines consultations, qui pourraient lui redonner du souffle politique.
Par Jalil Nouri