Encore une fois, le ministre de la Justice et ancien dirigeant du PAM, Abdelatif Ouahbi, a trouvé le moyen de faire le buzz lors de la réception organisée par l’ambassade d’Arabie saoudite à l’occasion de la fête nationale. Fait assez rare pour être signalé : parmi les nombreuses personnalités invitées figurait Abdelilah Benkirane, leader du PJD, tout juste sorti de sa réserve, d’où il poursuit ses campagnes contre Akhannouch — et pas seulement.
Alors que ce dernier ne cesse, selon ses détracteurs, de mener des campagnes de désinformation et d’attaquer avec virulence tous ceux qui lui déplaisent, Ouahbi, coutumier des apparitions qui font jaser, s’est empressé d’aller saluer Benkirane à son arrivée, se frayant un passage au milieu des invités pour lui embrasser le crâne. Le geste, saisi par plusieurs téléphones, a médusé l’assistance autant que l’empressement jugé grotesque par certains.
Ce court instant de retrouvailles inédites — relayé viralement sur les réseaux sociaux — a aussitôt embrasé une classe politique estomaquée, incapable de comprendre comment deux adversaires de longue date pouvaient tourner aussi vite la page de plusieurs années d’attaques réciproques, qui plus est dans le cadre très observé d’une ambassade.
Plus grave aux yeux de nombreux internautes et responsables : ce geste, loin d’être anodin entre deux figures rivales, est perçu comme une décrédibilisation de la vie politique et de ses usages. Un signal jugé préoccupant à un an des législatives, où la frontière entre conviction et opportunisme apparaît, pour beaucoup, totalement brouillée.
Par Jalil Nouri