Près de 870 millions de dirhams autorisés pour des investissements marocains en Afrique auraient pris des voies opaques. Selon des sources concordantes, l’Office des Changes a lancé une mission d’audit approfondie pour retracer des flux destinés à des projets au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Mali, mais dont une partie n’aurait pas été rapatriée conformément à la réglementation. Première étape : le contrôle d’une douzaine de sociétés (autorisations, relevés bancaires, pièces comptables) afin de vérifier la conformité des transferts et le retour des profits. Les constats préliminaires évoquent des « signaux forts de suspicion » : réinvestissements non documentés, bilans déficitaires récurrents et absence de justificatifs dans les délais légaux.
Les entreprises concernées couvrent l’agroalimentaire, les travaux publics, la construction, les technologies et l’ingénierie. Pour reconstituer les trajectoires de fonds, l’Office sollicite la coopération de groupes bancaires marocains présents en Afrique. Certaines sociétés invoquent la non-rentabilité temporaire et des réinvestissements locaux ; d’autres peinent à expliquer le non-rapatriement. La suspicion s’est renforcée après des alertes internationales signalant des transferts vers des juridictions offshore via des sociétés écrans.
Ce tour de vis intervient après l’assouplissement de 2022, qui a doublé le plafond annuel transférable à l’étranger à 200 MDH et levé la contrainte géographique, mesure destinée à doper l’expansion africaine mais accusée d’avoir ouvert des brèches. L’Office s’appuie désormais sur la coopération internationale, notamment l’accord avec l’OCDE, pour l’échange d’informations et la traque des capitaux illicites. Les conclusions de l’audit diront si des détournements organisés ont été opérés et, le cas échéant, quelles sanctions et remises en conformité seront exigées.
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