Le projet d’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU est au cœur des discussions internationales depuis septembre 2022, suite à l’engagement de Joe Biden d’intégrer des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud au sein des membres permanents. L’Afrique, en particulier, est en lice pour obtenir deux sièges permanents, et plusieurs pays se positionnent pour y figurer, dont le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Nigéria, l’Algérie et le Kenya.
Lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président du Kenya, William Ruto, a plaidé pour une réforme profonde du Conseil de sécurité, qualifiant l’organisation actuelle de « dysfonctionnelle et non démocratique ». L’Union africaine appuie cette demande, exigeant une représentation équitable pour refléter le poids démographique et économique du continent.
L’administration Biden soutient cette revendication africaine, comme l’a rappelé Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU, en déclarant qu’il était temps que l’Afrique ait une place au sein du Conseil de sécurité. Toutefois, elle a précisé que ces nouveaux membres ne disposeront pas du droit de veto, un privilège réservé aux Cinq grands (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni).
Parmi les pays africains candidats, le Maroc a des atouts solides. Grâce à ses relations stratégiques avec les États-Unis, la Russie et la Chine, et sa réintégration diplomatique avec Israël, le royaume chérifien se positionne comme un candidat crédible. En janvier 2024, Rabat a également démontré son influence en remportant la présidence du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, battant l’Afrique du Sud. De plus, le Maroc bénéficie d’une stabilité politique qui pourrait le distinguer de ses concurrents, tels que l’Algérie et l’Égypte, où l’instabilité demeure un facteur limitant.
L’attribution des sièges permanents devra d’abord obtenir l’aval du Conseil de sécurité, puis être validée par l’Assemblée générale de l’ONU.