Très peu médiatisé par le passé, le coach national des U20, Mohammed Ouahbi, est devenu la coqueluche du public et des médias pour avoir mené sa brillante équipe en finale de la Coupe du monde, demain soir, contre l’Argentine, en vrai faiseur d’exploits et facilitateur de procédés technico-techniques pour aller loin.
Curieux destin que celui de ce personnage effacé mais bon parleur et bon pédagogue, qui a failli être remercié pour avoir échoué dans une autre finale, africaine en Égypte, mais qui, au final, a été maintenu dans ses fonctions par la Fédération Royale Marocaine de Football, avec les résultats exceptionnels que l’on connaît, avec ou sans coupe du Mondial ce dimanche. Il avait déjà, semble-t-il, donné un aperçu de ce qu’il savait faire et transmettre, mais qui l’eût cru alors qu’il échouait en finale. Il poursuivra son chemin de croix sans garder ni rancœur ni doute sur son pouvoir.
Tout au long de ce championnat qui se déroule au Chili, le Onze national a gravi tous les échelons de la suprématie mondiale sur le football des moins de 20 ans, en terrassant tous les grands favoris, y compris le Brésil, l’Espagne, la France… excusez du peu.
Ne s’exprimant qu’approximativement et ne maîtrisant que quelques bribes d’arabe dialectal, ce coach, malin comme un renard, formé en Belgique et originaire d’Oujda, a réalisé ce que le mal-aimé Walid Regragui n’est pas encore parvenu à faire et pourrait, en cas de victoire, être le premier Marocain à décrocher un titre mondial, toutes catégories confondues, le seul pour l’instant, en attendant l’équipe A de son homologue qui lui envie certainement cette prouesse, en espérant suivre sa route patiente, s’inspirer de son caractère téméraire et déterminé, calme devant l’épreuve.
En bon père d’une famille de joueurs d’une jeune équipe nationale, à qui il a inculqué un sens patriotique et une rage de vaincre, il a surtout incité ses joueurs à la modestie, armés d’un esprit de valeureux combattants, généreux de leurs efforts, sans crainte ni reproche, pour en faire, au final, une nouvelle génération de joueurs admirés par toute la planète du foot, qui iront constituer un exemple pour leurs coéquipiers lors du Mondial 2030, car « Aux âmes bien nées et bien formées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Dont acte, et une victoire, Inch’Allah.
Par Jalil Nouri