La décision pakistanaise lors du scrutin portant sur la résolution onusienne favorable à l’initiative marocaine d’autonomie a suscité de nombreuses interrogations dans les milieux politiques marocains. Alors que les relations entre Rabat et Islamabad sont traditionnellement cordiales, le choix de s’abstenir sur ce texte préparé par Washington a provoqué une certaine perplexité quant aux motivations sous-jacentes de cette attitude.
L’étonnement marocain trouve sa source dans les précédents diplomatiques qui auraient pu laisser présager une autre posture de la part d’Islamabad. Les observateurs s’attendaient légitimement à ce que le Pakistan se range aux côtés du Royaume sur une question touchant à l’intégrité territoriale, d’autant plus que la nation sud-asiatique connaît elle-même un contentieux ancien et épineux avec l’Inde concernant la région du Cachemire.
Le paradoxe de cette abstention devient encore plus frappant lorsqu’on examine les dynamiques régionales et les alliances en présence. Le Pakistan préfère éviter de se prononcer sur une problématique concernant l’unité territoriale d’un pays ami, alors même qu’Alger, principal opposant régional du Maroc dans ce dossier, avait clairement soutenu New Delhi lors des confrontations militaires avec Islamabad. Cette contradiction apparente entre les positions adoptées alimente les spéculations sur d’éventuelles réorientations dans la stratégie diplomatique pakistanaise.
Les chancelleries s’interrogent désormais sur les facteurs qui ont pu conduire à cette décision. Certains analystes évoquent la possibilité de pressions exercées par des acteurs tiers, tandis que d’autres pointent du doigt des considérations de politique intérieure ou des calculs géostratégiques complexes liés aux équilibres régionaux en Asie du Sud et au Moyen-Orient.
Pour le Maroc, cette abstention ne remet toutefois pas en cause le succès global de sa démarche diplomatique, puisque la résolution a été adoptée avec une majorité confortable de onze voix favorables.










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