Dans un récent rebondissement diplomatique, la France semble avoir entrepris de dégeler les relations tendues avec le Maroc notamment en ce qui concerne la question du Sahara. Cependant, cette initiative ne se fait pas sans étonnement, car Paris semble aborder cette démarche avec une certaine réserve.
D’après les informations relayées par le média marocain le Desk, le ministère français des Affaires Étrangères aurait donné son feu vert à des institutions financières françaises pour investir dans les provinces du sud marocain. Cette décision, bien que significative, a été annoncée de manière officieuse, ce qui a pu surprendre certains observateurs.
Certains se demandent si Paris manque de courage politique dans cette affaire. Pourquoi ne pas avoir attendu de faire cette annonce de manière solennelle devant les autorités marocaines, surtout à quelques jours de la visite du ministre délégué chargé du commerce extérieur français, Franck Riester, au Maroc ?
Il est vrai que cette annonce intervient à un moment crucial, alors que la Cour de Justice de l’Union européenne doit rendre son verdict concernant la légalité des accords agricole et de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, suite à une plainte déposée par le Polisario. Le parquet européen avait recommandé la suspension de ces accords, ce qui pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations entre le Maroc et l’UE.
Si ces investissements venaient à se concrétiser, cela marquerait un premier pas vers un réchauffement des relations franco-marocaines. Cependant, la réaction du gouvernement marocain reste réservée, souhaitant peut-être une position plus franche de la part de Paris.
Comparativement à l’Espagne, où le gouvernement a affiché un soutien ferme au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara, la France semble adopter une approche plus prudente, en se concentrant sur les investissements économiques plutôt que sur les questions politiques.
Cette prudence de la France contraste avec son histoire de soutien au Maroc sur la question du Sahara. Cette ambiguïté dans la position française soulève des questions quant à l’engagement réel de Paris envers le Maroc et sa position sur ce dossier épineux.
En fin de compte, cette démarche marque un tournant dans les relations franco-marocaines, mais laisse planer un doute sur la réelle volonté de Paris de s’engager pleinement dans le règlement du conflit du Sahara.