Après leur longue léthargie, les formations politiques sont appelées, en vertu de nouvelles décisions prises par le ministère de l’Intérieur en prévision des prochaines élections de 2026, à faire leur mue et à se restructurer sur de nouvelles bases, en oubliant à jamais les vieilles pratiques, les passe-droits, le clientélisme au lieu du militantisme et les autres travers servant de manuel de survie pour certains leaders.
Première mesure forte, qui en dépitera plus d’un : la durée du leadership d’un chef de parti ne doit plus dépasser deux mandats, certains ayant aujourd’hui dépassé les trois ou quatre, au point de paralyser leur formation, voire de la scléroser et de lui faire perdre son électorat, parfois même son existence, en la rangeant aux oubliettes de l’histoire.
La meilleure illustration de cette dérive est le cas du PJD avec Benkirane, de l’USFP avec Driss Lachgar et du PPS avec Benabdellah, devenus des chefs inusables ayant instauré une hiérarchie et un mode de gouvernance discutables.
Serrant la vis encore plus au népotisme, aux parrainages douteux et au vieillissement des partis, le ministère de l’Intérieur prévoit de faire accepter aux formations politiques un code de bonne conduite en matière d’intégration des jeunes et des femmes dans les bureaux politiques, ainsi qu’une représentation encore plus poussée dans les organes décisionnaires — s’ils existent réellement, ce qui n’est pas toujours le cas de nos jours, ou du moins dans les faits prouvés, sauf peut-être en apparence.
Lancé dans cette démarche de rénovation, de modernisation et de mise à niveau de la vie politique, à commencer par les textes entourant les élections, l’organisation, le financement et le fonctionnement des partis, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit ne compte pas s’arrêter là. Après des concertations prévues jusqu’à la fin du mois, il a annoncé des changements majeurs dans le mode de scrutin, la loi et le découpage électoral, avec l’ambition de réussir le scrutin.
Par Jalil Nouri