Alors que le prix du baril de pétrole a chuté de 15 % ces derniers jours, le litre reste autour d’une moyenne de 13,55 dirhams, selon les estimations officielles à l’échelle internationale. Bien avant la crise liée aux nouveaux taux de taxes imposés par le président Trump, le prix du baril avait déjà amorcé sa chute sur les grandes places mondiales. Mais malgré cela, aucun signe de baisse des prix à la pompe n’est perceptible, et le silence du gouvernement ne plaide pas en faveur d’une révision à la baisse.
S’appuyant sur les prétextes habituels — la dépendance aux importations, les coûts du transport, les délais d’approvisionnement allongés en raison des conflits internationaux, et une fiscalité jugée lourde — le gouvernement Akhannouch dispose toujours d’arguments pour justifier l’absence de toute baisse significative. Le message est clair : cette situation est présentée comme une fatalité destinée à perdurer, même lorsque la tendance mondiale est résolument à la baisse.
Résultat : le Maroc figure désormais en tête des pays arabes où les prix à la pompe sont les plus élevés. À force de baisses minimes, de 50 centimes par-ci, 1 dirham par-là, quand un vent de clémence souffle à de rares intervalles, les Marocains ne s’attendent plus à grand-chose, quelle que soit l’évolution favorable des marchés mondiaux, comme c’est le cas ces derniers jours.
Parfois, les baisses se résument à quelques centimes seulement, parfois 20, parfois 50. Mais à la moindre hausse, les prix flambent. Moralité : les automobilistes marocains ne croient plus au retour du litre d’essence sous les 10 dirhams, même en période d’effondrement des cours internationaux du pétrole.
Par Jalil Nouri