Comme le veut la coutume — et pourquoi les en priver ? — les ministres du gouvernement Akhannouch auront normalement droit à leurs vacances annuelles, mais pas avant août. Tous quitteront leur bureau pour un repos mérité, mais uniquement au Maroc, à l’exception de rares cas pour des raisons familiales. Leur chef, lui, continuera à travailler laborieusement et à préparer ses dossiers pour la rentrée parlementaire.
La destination privilégiée par la majorité d’entre eux reste le nord du pays, et tous devront veiller à rester disponibles et joignables en cas de force majeure, comme une réunion urgente au Palais Royal ou pour l’élaboration d’un dossier ou d’une étude importante commandée par le chef, qui reste sur le pont 24h/24.
Comme le veut également la tradition, tous devront faire acte de présence dans leur ministère avant le 21 août, date d’anniversaire du roi Mohammed VI et Fête de la Jeunesse, dont les festivités ont été réduites à leur plus simple expression sur ordre du Souverain. Le départ en vacances n’intervient jamais avant une autre fête nationale, celle du Trône, célébrée le 30 juillet, mais rien n’interdit à un ministre de continuer à travailler au-delà de cette date. Il est toutefois rarissime de voir l’un d’eux, aussi travailleur et stakhanoviste soit-il, faire des jours de travail supplémentaires en pleine canicule.
Les annales des vacances ministérielles restent riches en anecdotes, notamment celles de membres du gouvernement pris de court pendant leurs congés à l’étranger, après avoir obtenu par des subterfuges l’autorisation de quitter le territoire, et qui se retrouvent dans l’impossibilité de trouver une place sur un vol pour rejoindre Rabat. D’autres, plus malins, avaient tout simplement éteint leur téléphone en prétextant une panne… sans convaincre.
Par Jalil Nouri