Rien ne semblait destiné Paul Mamere à bouleverser les lignes du possible. Et pourtant, ce jeune Franco-Marocain de 23 ans vient d’accomplir un exploit aussi émouvant qu’inédit : décrocher, à Rabat, son diplôme supérieur en journalisme, devenant ainsi le premier étudiant porteur de trisomie 21 à obtenir cette distinction au Maroc – et l’un des rares dans le monde.
Né en France, Paul Mamere a grandi dans un univers riche de deux cultures, deux langues et deux visions du monde. Très tôt, il développe une passion pour l’actualité, les grands reportages et les figures du journalisme, nourrissant un rêve clair : devenir journaliste. Ce rêve, Paul l’a poursuivi avec une volonté inébranlable, malgré les regards sceptiques, les préjugés liés à sa trisomie 21 et les limites persistantes d’un système éducatif peu préparé à l’inclusion réelle. Après avoir obtenu avec mérite son baccalauréat au lycée français Descartes à Rabat, il intègre l’Institut Supérieur de Journalisme (ISIC), où il surprend dès les premières semaines. Ses camarades et enseignants découvrent en lui un étudiant rigoureux, passionné, avide d’apprendre, capable de dépasser les attentes. Très vite, Paul a su imposer le respect par son sérieux, sa curiosité, son professionnalisme et son immense détermination.
Un carnet d’interviews digne des plus grands
Durant son cursus, Paul Mamere a surpris tout le monde par la qualité de ses travaux pratiques, notamment ses reportages et interviews. Là où d’autres s’arrêtent, Paul a osé. Il a tendu son micro à de hautes personnalités du sport et de la politique, construisant au fil des mois un carnet d’interviews qui ferait rougir bien des professionnels.
Parmi ses interlocuteurs : le président de la FIFA, le président du Paris Saint-Germain, Rachid Dati, André Azoulay, plusieurs ministres marocains et étrangers, des diplomates, des artistes, et même des figures internationales de renom. Ses questions, toujours précises, posées avec un mélange de naturel et de rigueur, ont conquis plus d’un. Certains ont d’ailleurs tenu à le féliciter publiquement, saluant son talent et sa singularité.
Un symbole d’espoir pour l’inclusion
L’obtention de ce diplôme n’est pas qu’une réussite personnelle. Elle est un signal fort adressé à la société : les jeunes porteurs de trisomie ne doivent pas être cantonnés aux marges, ni enfermés dans des cases. Avec un accompagnement adapté, une volonté mutuelle et un environnement ouvert, l’excellence est à portée de main.
Paul est aujourd’hui un symbole d’espoir, de courage et de dépassement de soi. Il incarne la promesse d’un Maroc inclusif, d’un journalisme sensible, et d’un avenir où la différence ne sera plus un obstacle, mais une richesse.