Dans un développement surprenant, Pavel Durov, le fondateur de la populaire application de messagerie Telegram, a été arrêté samedi soir à l’aéroport du Bourget à Paris. Cette information, rapportée par la chaîne de télévision française TF1, a rapidement fait le tour du monde.
Durov, qui arrivait d’Azerbaïdjan accompagné de sa compagne et de son garde du corps, a été appréhendé par les forces de sécurité françaises dès sa descente de son jet privé. Selon les rapports, un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre.
Les autorité s françaises reprochent à Durov un manque de coopération avec leurs services de sécurité. Cette non-coopération aurait, selon elles, facilité le trafic de drogue et d’autres crimes graves via la plateforme Telegram. La principale préoccupation des autorités européennes concernant Telegram serait liée à ses messages cryptés, qui, selon un enquêteur cité par TF1, en ont fait « la première plateforme du crime organisé au fil des ans ».
Les charges potentielles contre Durov sont graves, incluant des accusations liées au terrorisme, au trafic de drogue, à la fraude et aux crimes contre les enfants. S’il est reconnu coupable, il pourrait faire face à une peine allant jusqu’à 20 ans de prison en France.
Cette arrestation a suscité de vives réactions en Russie, pays d’origine de Durov. Mikhail Ulyanov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales, a commenté que les voyages de personnalités importantes dans le domaine de l’information internationale vers des pays « de plus en plus totalitaires » deviennent dangereux.
Alexei Pushkov, président du comité de politique de l’information du Conseil de la Fédération russe, a quant à lui suggéré que cette arrestation démontre l’intolérance de la « dictature libérale » envers ceux qui ne jouent pas selon ses règles.
Andrei Klishas, président du comité constitutionnel du Conseil de la Fédération russe, a ironiquement déclaré que les Français continuent leur lutte pour la « liberté d’expression » et les « valeurs européennes ».
Vladislav Davankov, vice-président de la Douma d’État russe, a annoncé avoir envoyé une demande au ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour qu’il œuvre à la libération de Durov. Il a également suggéré que si les autorités françaises refusaient de le libérer, tous les efforts devraient être faits pour le transférer aux Émirats arabes unis ou en Russie, avec son consentement.