En Arabie saoudite, la peine capitale continue de s’appliquer avec une régularité glaçante. Rien que samedi dernier, les autorités saoudiennes ont procédé à l’exécution de huit personnes en une seule journée, selon des communiqués officiels relayés par l’agence de presse nationale « SPA ». Parmi les condamnés figurent sept étrangers — quatre ressortissants somaliens et trois éthiopiens — accusés d’avoir introduit du haschisch dans le royaume. Un Saoudien a, quant à lui, été exécuté pour avoir tué sa propre mère par arme à feu.
Ces exécutions portent à 230 le nombre de personnes exécutées en Arabie saoudite depuis le début de l’année 2025, dont 154 pour des affaires de stupéfiants, selon un décompte de l’Agence France-Presse. Un chiffre saisissant, d’autant plus que 129 des personnes exécutées sont des étrangers, principalement originaires de pays africains ou asiatiques.
Alors que Riyad continue d’appliquer une politique pénale extrêmement répressive, souvent dénoncée par les ONG internationales de défense des droits humains, le Maroc offre un contraste saisissant. Le Royaume n’a pas appliqué la peine de mort depuis plus de trois décennies, le dernier cas remontant à l’exécution tristement célèbre du commissaire Hicham Tabit en 1993, reconnu coupable de viols en série.
Depuis, le Maroc a instauré un moratoire de facto sur la peine capitale, bien que celle-ci reste inscrite dans le Code pénal. De nombreuses voix, tant au sein de la société civile que dans les institutions, militent en faveur de son abolition définitive. Le pays s’aligne ainsi, de manière progressive, avec les standards internationaux en matière de droits humains.
L’écart grandissant entre les pratiques judiciaires des deux royaumes rappelle à quel point les visions de la justice, de la rédemption et de la dignité humaine peuvent différer selon les contextes culturels et politiques. Une question de valeurs, mais aussi d’évolution des sociétés.
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