La Cour d’appel de Rabat a récemment alourdi les peines des trois accusés impliqués dans le viol de la jeune Sanae, âgée de 11 ans au moment des faits. Cette décision a été saluée par la société civile, qui avait exprimé son indignation suite au verdict initial prononcé en première instance. Toutefois, des experts de la défense soulignent que l’influence de la société civile et de la presse sur le déroulement du procès peut soulever des questions.
En effet, lors de l’audience du jeudi soir, la Cour d’appel a prononcé des peines sévères à l’encontre des trois agresseurs, âgés de 25, 32 et 37 ans. Le principal accusé, Abdelouahed Ragragui, condamné à deux ans de prison ferme en mars dernier, a vu sa peine augmenter à 20 ans de prison et 60 000 dirhams de dommages-intérêts. Les deux autres accusés, initialement condamnés à 18 mois de prison ferme, ont été condamnés à 10 ans de prison et 40 000 dirhams de dommages-intérêts pour « détournement de mineure » et « attentat à la pudeur sur mineure avec violence ». Les trois accusés disposent de 10 jours pour faire appel.
L’avocat de la victime, Abdelfattah Zahrach, a exprimé sa satisfaction quant au verdict, tout en se disant surpris que deux des accusés aient été condamnés à seulement 10 ans chacun. Il n’exclut pas un pourvoi en cassation après concertation avec la famille.
La question de l’influence de la société civile et de la presse sur le procès reste en suspens, notamment en ce qui concerne l’augmentation significative des peines. Les faits se sont déroulés dans un douar près de Tifelt, où les trois hommes du voisinage avaient violé la victime à plusieurs reprises en l’absence de ses parents. Suite à ces agressions, la jeune fille est tombée enceinte.