Les banques marocaines sont confrontées à un défi majeur : renforcer leur position et améliorer leur performance. Selon la revue annuelle du secteur bancaire mondial 2023 de McKinsey, la pression sur les bénéfices des banques marocaines est amplifiée par le modèle de prêts à taux fixe. De plus, avec un rendement des capitaux propres (ROE) de seulement 8%, elles restent en dessous des standards africains et mondiaux.
En dépit de cela, le crédit bancaire a augmenté de 4,6% au cours des huit premiers mois de 2023, atteignant plus de 1.061 milliards de DH. Une croissance stimulée principalement par les crédits à l’équipement, alors que d’autres segments ont connu un recul.
Cependant, 2022 a été une année difficile pour le secteur bancaire marocain, avec une baisse notable de la rentabilité, principalement due à la contraction du résultat des opérations de marché. À l’échelle africaine, la performance est plus reluisante : le secteur bancaire du continent a rapporté 22,3 milliards de dollars de bénéfices avant impôts en 2022, avec des ROE dépassant la moyenne mondiale.
Selon la «Global Banking Annual Review» de McKinsey, les banques à l’échelle mondiale viennent de vivre une période faste, avec des profits impressionnants, grâce à la hausse des taux d’intérêt.
Face à ce panorama, François Jurd de Girancourt, de McKinsey & Company, met en avant le positionnement unique du Maroc, où la majorité des activités bancaires sont concentrées dans les banques universelles. Pour lui, l’avenir impose une consolidation, avec un accent sur l’amélioration du ratio coûts/revenus, l’accélération de la digitalisation et une plus grande agilité opérationnelle. De plus, les banques doivent s’adapter rapidement aux risques émergents, notamment réglementaires, cybernétiques et technologiques.
En conclusion, Jurd de Girancourt insiste sur l’importance pour les institutions financières d’être bien positionnées, car les années à venir mettront en évidence une distinction nette entre les leaders du secteur et les autres acteurs.