Les marchés pétroliers ont retrouvé un souffle d’optimisme ce jeudi, à la faveur de l’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Enregistrant leurs meilleures performances hebdomadaires depuis un mois, les cours du brut ont été stimulés par les anticipations d’une détente plus large dans les tensions commerciales initiées par l’administration Trump.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, a ainsi progressé de 2,81 % à 62,84 dollars, tandis que son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), grimpait de 3,17 % à 59,91 dollars.
Cet engouement s’explique par l’espoir que le compromis trouvé avec Londres – qualifié d’« historique » par Donald Trump – ne soit que le premier jalon d’une série d’accords destinés à rétablir un climat de confiance pour les investisseurs et les entreprises. Le texte, même limité dans son contenu, prévoit une ouverture accrue du marché britannique aux produits agricoles américains, dont le bœuf et l’éthanol, deux secteurs clés du Midwest qui constituent le cœur électoral de Trump.
Côté britannique, le Premier ministre Keir Starmer a salué une avancée « extrêmement importante » pour les industries de l’automobile et de la sidérurgie, en quête de nouveaux débouchés post-Brexit.
Pour les marchés pétroliers, cette dynamique ravive les anticipations d’une reprise de la demande mondiale, dopée par la stabilisation des échanges et un regain d’activité manufacturière. Selon Rob Haworth, stratège chez US Bank Wealth Management, « une série d’accords commerciaux similaires pourrait réduire l’incertitude et améliorer les perspectives économiques à court terme ».
Mais la prudence reste de mise. Les prix du brut demeurent proches de leurs plus bas niveaux depuis quatre ans, minés par une offre mondiale toujours abondante. L’Opep+ vient en effet d’annoncer une augmentation de 411.000 barils par jour en juin, contre 137.000 initialement prévus, prolongeant ainsi le rythme d’accélération entamé en mai. Cette décision, dominée par le tandem Arabie saoudite–Russie, pourrait de nouveau exercer une pression baissière sur les prix dans les semaines à venir.
Par ailleurs, des négociations « considérables » sont attendues ce week-end en Suisse entre Washington et Pékin. La Chine, premier importateur mondial de pétrole, jouera une fois de plus un rôle déterminant dans la direction des marchés.