Un automobiliste de 17 ans a été tué ce mardi matin à Nanterre par un policier qui a fait usage de son arme, suscitant des interrogations quant à la nature de l’incident. Alors que la police évoque un « refus d’obtempérer », des députés de la Nupes, tels que Sandrine Rousseau, Thomas Portes et d’autres, ont relayé des images qui jettent le doute sur la version officielle.
Une enquête a été ouverte pour refus d’obtempérer et tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, tandis qu’une autre enquête pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique a été confiée à l’IGPN, la police des polices.
Les faits se sont déroulés près de la station de RER Nanterre-Préfecture, aux abords de la place Nelson-Mandela. Une vidéo de l’incident, authentifiée par l’AFP, montre deux policiers en train de contrôler une voiture jaune passage François-Arago. L’un des policiers, debout et accoudé sur le pare-brise, tient le conducteur en joue avec son arme à feu. Lorsque le conducteur redémarre, le policier tire à bout portant depuis le côté du véhicule. La voiture s’est finalement encastrée dans un poteau quelques dizaines de mètres plus loin.
La victime est décédée peu de temps après malgré l’intervention du Samu. Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur avait commis plusieurs infractions au code de la route. Il aurait d’abord obtempéré à l’arrivée des motards de police, puis aurait accéléré, ce qui aurait conduit un policier à tirer sur lui au niveau du thorax.
Deux autres personnes se trouvaient dans le véhicule au moment des faits. L’un a pris la fuite, tandis que l’autre, également mineur, a été placé en garde à vue.
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Certains députés de la Nupes ont partagé les images de l’incident, qualifiant celui-ci d' »exécution sommaire ». Ils soulignent que le refus d’obtempérer ne peut en aucun cas justifier une telle issue tragique.
Cet incident intervient dans un contexte où les refus d’obtempérer lors de contrôles routiers ont entraîné un nombre record de décès en 2022. Certains chercheurs remettent en question une loi de 2017 qui a modifié l’usage des armes à feu par les policiers, tandis que les autorités et les syndicats de police attribuent cette hausse aux comportements dangereux au volant.
L’incident de Nanterre ravive les débats sur l’encadrement de l’usage des armes à feu par la police et souligne la nécessité d’une révision de la loi pour éviter de telles tragédies.