Il souffle un vent de panique dans les hautes sphères du Front Polisario, après les révélations du Washington Post sur ses connexions présumées avec des entités terroristes soutenues par l’Iran, notamment le Hezbollah libanais et les Gardiens de la révolution. Ces accusations, qui viennent d’un média américain de premier plan, marquent un tournant. Car derrière cette pression médiatique et politique, se profile une possible inclusion du Polisario sur la liste noire des organisations terroristes des États-Unis.
Une réaction nerveuse, un démenti flou
En réaction, le secrétaire général du Front, Brahim Ghali, a signé un communiqué alarmiste, dénonçant une « campagne de désinformation orchestrée par le Maroc », sans toutefois apporter de démenti clair aux faits rapportés. Le texte s’en prend directement à la journaliste co-auteure du reportage, en insinuant qu’elle agirait sous influence, simplement en raison de ses origines marocaines — une stratégie de diversion plus qu’un argument de fond.
Le communiqué tente d’écarter les accusations en rappelant l’adhésion du soi-disant « État sahraoui » à la Convention de l’OUA sur la lutte contre le terrorisme. Pourtant, cette déclaration de principe ne suffit pas à balayer les soupçons croissants sur les liens du Polisario avec des groupes armés actifs au Moyen-Orient, notamment en Syrie, où certains de ses membres auraient combattu aux côtés des forces du régime de Bachar Al-Assad.
Un passif lourd et des faits têtus
Ces révélations s’ajoutent à un passif historique bien documenté : en décembre 1988, le Polisario a abattu deux avions américains engagés dans une mission humanitaire de lutte contre les criquets. En Espagne, plus de 300 victimes d’attaques terroristes attribuées au Front ont été recensées entre 1973 et 1986. Le cas des Mauritaniens tués dans les geôles du Polisario reste, quant à lui, enveloppé de silence.
Dernier développement en date : le député républicain américain Joe Wilson a annoncé son intention de présenter un projet de loi au Congrès des États-Unis pour inscrire le Front Polisario sur la liste officielle des organisations terroristes. Si cette démarche aboutit, ce serait un coup fatal à la crédibilité internationale d’un mouvement déjà isolé diplomatiquement.
Une agitation désespérée aux portes de l’effondrement
Dans les faits, le Polisario semble traverser ses derniers moments de légitimité sur la scène internationale. Face à un soutien diplomatique de plus en plus limité, une gouvernance interne opaque, et une jeunesse sahraouie désabusée, le mouvement séparatiste, jadis porté par un discours de lutte et de justice, s’est peu à peu transformé en acteur d’ombre, alimenté par des alliances douteuses.
Sa stratégie actuelle : intimider juridiquement, en annonçant vouloir poursuivre toute personne ou entité relayant ces accusations. Mais cette fuite en avant juridique contraste avec le silence assourdissant sur le fond des accusations. Quand la parole est incapable d’éteindre les faits, il ne reste plus que le recours au brouillard de la victimisation.
L’ONU et la MINURSO restent attentives
Le timing du communiqué n’est pas anodin : il a été publié alors même que le Conseil de sécurité de l’ONU tenait une réunion à huis clos pour écouter les rapports de Staffan de Mistura (envoyé personnel du secrétaire général) et Alexander Ivanko, chef de la MINURSO. Ce contexte tendu accentue les soupçons sur l’agitation diplomatique du Polisario, qui redoute un isolement encore plus grand sur la scène internationale.