Ce qui devait être un coup d’éclat politique de l’opposition au Parlement s’est transformé en flop retentissant, démontrant un égoïsme des partis et le déclin des valeurs de l’exercice politique, de plus en plus malmené par les considérations personnelles étriquées, contraires à l’esprit qui doit prévaloir dans un tel projet.
Surtout à l’heure d’une campagne pré-électoraliste qui ne dit pas son nom, les acteurs de la scène politique envisagent tous les scénarios d’alliances conjoncturelles, au détriment des mariages naturels basés sur la coordination et la mobilisation.
Le projet de motion de censure, voulu par l’opposition pour faire payer au gouvernement et à sa majorité sa désinvolture à l’égard des partis adverses, des syndicats représentatifs et des citoyens, ainsi que l’adoption au forceps de mesures impopulaires, a volé en éclats dès ses préparatifs, au milieu d’une grande confusion, prouvant le manque de prédisposition pour réussir l’objectif final fixé par la coalition.
Ainsi, et pour l’USFP, qui a décidé de se retirer de la démarche commune, tout a commencé avec les premiers accrocs au stade de la rédaction de l’introduction dudit projet et le début de la compilation des signatures, conformément à la règle du cinquième tel qu’énoncé dans la Constitution, puisque des dissensions d’ordre pratique ont pris le dessus, incitant le groupe parlementaire socialiste à se retirer, à se concentrer sur ses propres priorités, et à faire échouer la tentative de déstabilisation de Aziz Akhannouch et de son équipe, qui n’ont jamais cru en la réalité d’une réelle solidarité au sein des partis de l’opposition pour parvenir à entraver leurs programmes et actions.
À leur grande satisfaction, ils feront regretter aux rangs dispersés de l’opposition cette volonté de réussir une motion de censure sans en avoir les moyens, ni en termes de voix nécessaires, ni en termes de cohésion politique, loin des différences programmatiques et des divergences idéologiques, surtout à la veille des élections.
Ce coup d’épée dans l’eau laissera malheureusement des traces jusqu’à la fin de cette législature, avec un impact négatif en vue des hypothétiques alliances.
Par Jalil Nouri
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