Contrairement à ce qui constitue une pratique courante dans les pays avancés en la matière — qui voient le chef de la diplomatie réunir, une fois par an avant le début des vacances d’été, tous ses ambassadeurs dans la capitale pour faire le point —, le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger ne semble toujours pas, depuis son arrivée, voir l’utilité d’une telle démarche, pourtant essentielle et incontournable pour leur mission, si l’on espère la voir optimale.
Essentielle, en effet, pour que les diplomates en poste à l’étranger disposent d’une boussole précise dans leur travail, au cours de travaux qui n’excèdent généralement pas une à deux journées, et qu’ils soient informés en premier lieu des grandes décisions qui seront prises dans les mois à venir, avec en priorité les dossiers les plus sensibles pour le pays représenté.
Dans le cas du Maroc, les années 2025 et 2026 se présentent comme déterminantes pour la cause nationale et la mise en œuvre du plan d’autonomie, avec une annonce importante attendue à l’occasion de l’anniversaire de la Marche Verte en novembre prochain. Certains ambassadeurs en connaissent déjà les contours grâce à leur réseau au sein du siège du ministère, mais beaucoup d’autres ne sont pas logés à la même enseigne, se retrouvant privés de ce briefing confidentiel pourtant crucial pour l’efficacité de leur mission diplomatique.
À l’écriture de ces lignes, aucune réunion de ce type n’est prévue — et il est peu probable qu’elle le soit à l’avenir — en raison de la chape de plomb imposée sur ce dossier de manière exclusive. Cela peut se comprendre, vu sa sensibilité. Mais sur d’autres sujets, et ils sont nombreux, les ambassadeurs ont besoin de connaître les nouvelles orientations, de s’informer, d’échanger avec leurs collègues, et d’écouter le ministre faire un bilan annuel dont ils pourraient s’inspirer dans leur action.
Nasser Bourita ignore-t-il l’importance de cette réunion ? Songera-t-il un jour à y recourir ?
Par Jalil Nouri
Nouri a raison. Il faudrait aussi nommer un Secrétaire général au Ministères des affaires étrangères, poste vacant depuis quelques années et pourtant indispensable