Depuis le déclenchement de l’affaire de l’enlèvement de quatre camionneurs marocains dans une zone frontalière entre le Burkina Faso et le Niger il y a une semaine, un silence intrigant entoure les développements de ce rapt. Bien qu’une cellule de crise ait été mise en place au siège du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, aucune communication officielle n’a été faite sur l’évolution de cette affaire, ni sur la disparition des trois camions de transport avec leurs marchandises. Ces derniers restent introuvables et n’ont fait l’objet d’aucune revendication, tandis que les spéculations, abondantes dans les premiers jours, se sont depuis estompées.
Nombre de médias ont précipitamment annoncé la libération des quatre chauffeurs, mais aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue auprès du ministère concerné. Ce dernier a choisi de garder le silence depuis le début de cette crise, une stratégie compréhensible dans le cadre d’éventuelles négociations avec les ravisseurs. Cependant, cette hypothèse semble peu plausible, les autorités marocaines n’ayant pas pour habitude de traiter avec des groupes terroristes ou des bandes criminelles. Cette dernière hypothèse reste toutefois la plus répandue, compte tenu de la fréquence des actes de piraterie et des demandes de rançons dans cette région instable du continent, connue pour être un carrefour des trafics et des activités terroristes transfrontalières.
À un moment donné, une association professionnelle marocaine du transport routier avait laissé entendre que les disparus avaient été localisés dans une zone non identifiée. Mais depuis cette déclaration, un black-out total entoure le rapt, et aucune information nouvelle n’a émergé.
Faut-il comprendre que les gouvernements des pays concernés, le Niger et le Burkina Faso, mènent encore des négociations pour obtenir la libération des otages une semaine après leur enlèvement ? Malheureusement, aucune information relayée par la presse locale ne permet de corroborer cette hypothèse. Le mystère reste donc entier.
Par Jalil Nouri
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