Depuis le début, et après une année et demie d’interrogatoires, de procédures interminables et de rebondissements, l’affaire dite « Escobar du Sahara », où se mêlent différents trafics internationaux dans lesquels sont impliquées des personnalités politiques, n’a pas encore révélé tous ses ressorts, et continue d’enfler de jour en jour.
Après le virage opéré par la défense de Said Naciri, l’ancien président du club de football du WAC, qui a nié tout lien avec le trafic de drogue et les accusations du baron malien au centre de l’affaire, pour faire croire aussitôt qu’il serait bientôt libéré, le procès se trouve aujourd’hui projeté dans un nouveau développement avec la découverte de ramifications dans ce trafic des deux côtés de la frontière avec le voisin algérien. Cette dimension inattendue s’expliquerait par le rôle de l’un des accusés, Bioui, par ailleurs président de la région limitrophe de l’Algérie.
Les auditions de nouveaux accusés laissent croire à l’existence de prolongements et de connexions dépassant le seul cadre marocain pour s’élargir au crime transfrontalier, incluant des complicités algériennes très importantes.
Les auditions et les confrontations donnent la nette impression que le procès n’aboutira pas avant plusieurs mois encore, en raison de dépositions sans cesse contredites ou niées par des accusés revenant sur leurs aveux pour orienter le juge Torchi vers de nouvelles pistes, rendant ainsi sa tâche encore plus ardue face à la multiplication des accusés et l’accumulation de témoignages aussi versatiles.
De jour en jour, les défenses des principaux accusés se trouvent désarçonnées par des témoignages inattendus qui les poussent à actualiser et revoir leurs stratégies.
Il semble déjà que l’affaire « Escobar du Sahara » s’annonce comme un record de durée, avant même le début du procès proprement dit, dans ce type de dossier.
Par Jalil Nouri
.