Cette crise de confiance entre deux membres du gouvernement a éclaté au grand jour devant les députés, tout juste après la clôture de la session parlementaire qui vient de s’achever. Une session fortement marquée par une affaire touchant à l’avenir du football national.
À une question posée par un élu au sujet de la gestion d’un programme destiné aux jeunes talents du football, organisé par la Fédération dirigée par l’autre ministre et président de la Fédération, Faouzi Lakjâa, et sur lequel pèsent des soupçons de clientélisme dans la sélection des candidats, le ministre de l’Éducation nationale et du Sport, Mohammed Saad Berrada — sous l’autorité duquel se trouve ladite Fédération — a promis de faire toute la lumière sur ce manque de transparence. Il a précisé qu’une commission d’enquête avait été mise en place et que ses conclusions seraient rendues publiques.
C’est la première fois que la Fédération de football est directement mise en cause pour favoritisme, au moment même où son président est considéré comme l’une des personnalités les plus influentes du pays.
L’affaire porte sur un programme visant à détecter des adolescents doués, afin de leur offrir une formation sport-études de haut niveau, selon un processus transparent, encadré et fondé sur des critères objectifs. En théorie du moins, car dans la réalité, il semblerait que les règles ne soient pas toujours respectées.
D’où l’interpellation du ministre par un élu informé par des parents se plaignant de décisions injustes. Ceux-ci affirment que leurs enfants, bien plus éligibles selon les critères, ont été écartés au profit de candidats moins qualifiés, compromettant ainsi leur avenir dans le football.
Avouons-le : cette affaire ternit l’image du football national à un moment délicat.
Il ne reste plus qu’à attendre les conclusions de la commission d’enquête pour savoir si la Fédération, sous la houlette de Faouzi Lakjâa, a effectivement failli à ses engagements, cédant au copinage au détriment de l’équité.
Par Jalil Nouri
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