La Chambre des crimes financiers près la Cour d’appel de Rabat a confirmé, mercredi soir, le jugement rendu en première instance contre un cadre d’une filiale du Groupe ONCF, impliqué dans une importante affaire de détournement de fonds publics, en maintenant sa condamnation à trois ans de prison ferme, assortie d’une amende de 10.000 dirhams et d’un remboursement de 1,3 million de dirhams au profit de l’ONCF.
L’affaire remonte à l’an dernier, lorsque les services d’inspection du Groupe ONCF ont détecté des irrégularités financières au sein de la société « Supratour », chargée d’assurer le transport complémentaire aux trains vers plusieurs villes du Royaume. Une enquête interne a révélé le détournement de sommes allouées à l’achat de badges de péage autoroutier pour les autocars de la société.
Le principal accusé, qui occupait une fonction de responsabilité au sein de Supratour, aurait dirigé ces montants vers une entreprise fictive attribuée à son épouse, également poursuivie dans ce dossier. Si la justice l’a blanchie en première instance, elle avait néanmoins été placée sous contrôle judiciaire pendant l’instruction.
L’enquête confiée à la brigade régionale de la police judiciaire de Rabat, sur instruction du parquet général, a permis de mettre à jour un mécanisme frauduleux bien rôdé, basé sur la falsification de documents et la dissimulation de flux financiers au détriment d’une entreprise publique. Le ministère public avait requis le renvoi du dossier devant le juge d’instruction, lequel a ordonné l’incarcération du mis en cause à la prison de Tamesna.
Ce jugement confirme la fermeté croissante de la justice marocaine face aux délits financiers, et envoie un signal fort contre l’impunité au sein des établissements publics.
.