La semaine dernière, la profession publicitaire marocaine a tenu ses premières assises, en présence du ministre de la Communication lors de l’ouverture, et de l’ensemble de l’écosystème (annonceurs, agences, régies, médias, plateformes, créatifs). Objectif : dresser l’état des lieux d’un secteur en pleine reconfiguration, sous l’effet des avancées technologiques et des mutations des usages.
Pendant deux jours de brainstorming, les participants ont mis « tout sur la table », dans un esprit confraternel et solidaire : performances et lacunes, créativité et mesure, data et protection du consommateur. En filigrane, une ambition claire : esquisser un modèle “à la marocaine”, conciliant tradition et modernité, respectant les spécificités sociétales et linguistiques du public (arabe, amazighe, darija), sans céder aux facilités.
Une large séquence a été consacrée à l’organisation de la profession, sa déontologie et son éthique : lutte contre les contenus trompeurs, brand safety, transparence tarifaire, gouvernance des influenceurs, protection des mineurs, ainsi que la mesure d’audience et l’attribution cross-média. Le tout sur fond de bouleversements numériques : montée du programmatique, explosion de la vidéo courte, IA générative, fin des cookies tiers et impératif de privacy.
Reste la question de l’effectivité. Comme souvent, toutes les conclusions ne seront pas appliquées « dès demain », une fois la clôture passée. Mais ces assises posent un premier jalon vers la refonte de l’écosystème publicitaire : chartes, référentiels communs, formation continue, et meilleure coordination annonceurs-agences-médias.
En attendant, le public continuera de découvrir des créations et des messages qui cherchent à élever le niveau, avec une publicité marocaine en quête de dépassement, plus responsable, plus mesurable et plus proche des attentes des consommateurs.
Par Salma Semmar











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