Une enquête nationale réalisée par le CMC, le Centre Marocain de la Citoyenneté, continue à faire grand bruit et à être au centre de débats dans les médias, tous supports confondus, en raison de chiffres surprenants illustrant un grand malaise au sein de la société, parmi laquelle les valeurs citoyennes ont connu un net recul et une évaporation.
À commencer par les premiers d’entre eux, introductifs, qui peuvent étonner le public mais pas outre mesure, puisque 73,5 % des personnes interrogées au cours de cette enquête, qui fera date, affirment être insatisfaites du respect de la propreté. 60,9 % dénoncent le non-respect du code de la route, alors que 60,7 % critiquent le manque de ponctualité. Des avis éloquents qui, pour une fois, regardent la vérité en face.
Sur les 1 173 personnes interrogées dans les différentes régions à travers le Royaume, les points de vue se recoupent dans la majorité des travers constatés dans l’étude.
Au moment où le pays se prépare à accueillir de grands événements internationaux, cette enquête vient jeter une lumière crue sur des comportements qui peuvent altérer l’image espérée. Seuls 12,4 % d’avis favorables sont à retenir concernant les règles élémentaires de politesse, contre 42,8 % d’insatisfaits. De même, plus de 52 % le sont en ce qui concerne le respect des femmes dans l’espace public, 44,4 % pour le respect du voisinage, et plus de 42 % pour la politesse et le langage.
La liste de tout ce qui fait défaut aux Marocains est trop longue pour être énumérée, sauf deux chiffres alarmants qui peuvent tout résumer et qui devraient choquer en premier les millions de visiteurs attendus : 71,6 % des interrogés dénoncent un manque total d’hygiène, et 69,6 % se disent préoccupés par le harcèlement verbal ou physique envers les femmes dans la rue.
Le tableau est très sombre, et il est grand temps de lancer dès à présent des campagnes de sensibilisation, en attendant d’éduquer, avant de former, le citoyen de demain, avec le retour de l’éducation civique dans les écoles publiques et privées.
Par Jalil Nouri