La mort récente de son fils Zaïd et sa présence lors des obsèques grandioses de ce dernier ont rappelé à la célèbre chanteuse libanaise qu’elle n’est plus revenue sur une scène marocaine depuis ses derniers concerts au début des années 1970, lorsqu’elle avait interprété une chanson inoubliable, de sa voix unique, à la gloire du Maroc.
Cette absence reste une énigme, car Faïrouz, la diva libanaise, s’était produite à deux ou trois reprises à une époque où le Royaume ne connaissait pas encore une vie culturelle aussi riche qu’aujourd’hui. Avec autant de grands festivals comme Mawazine, il reste difficile de concevoir — et d’accepter — un tel manque dans une affiche aussi prestigieuse qu’exceptionnelle, pour renouer les liens tissés il y a plus de 50 ans.
Certes, la chanteuse, âgée aujourd’hui de 90 ans, ne remonte plus sur scène depuis des années, mais le très ancien Festival des Musiques Sacrées de Fès, le mieux indiqué pour un tel récital, aurait pu lui consacrer un budget conséquent, bien que des efforts aient été déjà consentis. Il me semble que plusieurs contacts avaient été noués avec l’équipe de la chanteuse, mais le montant du cachet demandé avait été jugé impossible à verser, d’autant plus qu’elle devait se produire avec un orchestre de plusieurs dizaines de musiciens.
Si son état de santé le lui permet et que les conditions de voyage s’y prêtent, ne serait-il pas envisageable de l’inviter à un dernier concert au Maroc, dans une salle pleine à craquer, quitte à doubler le prix des billets, qui trouveraient preneurs, quels que soient les montants fixés, pour ce récital historique.
Par Jalil Nouri